CSMM: un « rapport d’étonnement » à produire avant l’été

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Le 16 avril, le Conseil supérieur de la marine marchande s’est réuni pour la première fois depuis novembre, après six semaines de vacances entre la fin du mandat de l’ancien président, Michel Quimbert, et la nomination de Marie-Françoise Simon-Rovetto le 2 avril. Du fait de son agenda chargé, le secrétaire d’État chargé des Transports n’a pu assister à cette toute nouvelle séance. Il y avait délégué la directrice adjointe du cabinet, Véronique Hamayon, et son conseiller mer, outre-mer, ports et transport fluvial, Christophe Lenormand. Le secrétaire d’État attend avant l’été, a expliqué sa représentante, que le CSMM, « sous le pilotage de sa nouvelle présidente », puisse initier une réflexion sur son rôle et sur la manière de conduire au mieux le travail de consultation qui est sa raison d’être.

Parallèlement, il a été demandé à la présidente (qui a effectué l’essentiel de sa carrière au ministère des Transports et plus particulièrement dans le secteur maritime) de rédiger rapidement un « rapport d’étonnement » permettant de définir des axes d’amélioration pour le début de l’année prochaine, sachant que le mandat des membres actuels du CSMM se termine en février 2016. Le cabinet du Premier ministre serait demandeur de propositions pour la période 2016-2019 tenant compte des évolutions souhaitées par les organisations patronales, syndicales et le gouvernement. Une nouvelle fois, il s’agit de mieux coordonner les diverses instances qui traitent des questions relatives à la mer et à la stratégie maritime de la France. Il est question de préciser leurs rôles exacts et les missions dévolues, en veillant à mieux les articuler et à supprimer les doublons éventuels.

Rappelons que le Premier ministre assure la tutelle directe du SG Mer qui devrait pouvoir expliquer sans peine le rôle et les missions dévolues par la loi au CSMM (qui a absorbé, il y a fort longtemps, le Conseil national des communautés portuaires), au Conseil national de la mer et des littoraux, au Conseil supérieur des gens de mer, et au Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques (qui n’a plus de président). D’ailleurs, Michel Ameyric, SG mer, a honoré de sa présence cette première séance du CSMM de l’année. Une lecture plus attentive du J.O. devrait aider.

La chef de cabinet a poursuivi en expliquant que, selon les organisations professionnelles, il existe trop d’instances, trop de membres (40 au CSMM et 70 dont 35 élus au CNML dont les mandats arrivent à échéance en janvier 2016) et pas assez de décisions. Ces remarques ont été entendues, comprises.

Après le « défi maritime » brandi par Frédéric Cuvillier, il a fallu attendre prudemment le rapport Leroy dont les mises en œuvre sont restées modestes, puis le très discret plan stratégique de soutien aux compagnies maritimes françaises confié à Louis Gallois. Que faut-il encore attendre? Un rapport de la Cour des comptes ou du Conseil général du Développement durable, rares structures disposant d’une réelle indépendance?

À la retraite, Marie-Françoise Simon-Rovetto a toute liberté pour s’exprimer sans contrainte. Elle l’a déjà prouvé. Et de toutes les façons, ses propositions n’engageront pas le gouvernement.

Démantèlement des navires

Il a été confirmé que Michel Quimbert s’est vu confier une mission de réflexion sur les modalités de développement de la filière française des démantèlements des navires, dans une logique de positionnement de la France et de ses ports maritimes sur ce marché.

Une réflexion qui pourra se nourrir des travaux de la mission interministérielle relative au démantèlement des navires civils et militaires de 2007, puis de ceux de la mission d’information parlementaire de Marguerite Lamour sur le démantèlement des bâtiments de guerre (janvier 2007), et enfin du rapport du député Pierre Cardo sur les voies et moyens de créer cette filière en France (2010). Sans oublier la mission du vice-amiral Jouot sur le démantèlement des bâtiments militaires qui se termine à la fin juin. La bonne vieille méthode d’Henri Queille est toujours à la pointe de la modernité.

Rapport d’étonnement

À défaut d’être très proactif en matière de transport maritime et de ports de commerce, le secrétariat aux Transports surfe sur les tendances les plus modernes en matière de DRH. En effet, une rapide recherche sur internet montre que depuis deux ou trois ans, il est souvent demandé aux cadres nouvellement recrutés de rédiger trois à quatre semaines – ou mois (selon les sources) – après leur recrutement, un « rapport d’étonnement » pour exprimer leur ressenti concernant les axes possibles d’amélioration. Cadremploi.fr a même une fiche sur le sujet. L’ultime modernité pourrait être de demander aux administrés du transport maritime et des ports de commerce, entre autres, de faire part de leur ressenti sur les capacités d’expertise et d’actions de leur tutelle, souvent renouvelée.

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