Lors du Forum international des transports (ITF) organisé à Leipzig du 27 au 29 mai, les ministres des Transports des 54 pays membres de cette organisation intergouvernementale ont adopté une déclaration faisant le lien entre commerce international, transport de marchandises ou de passagers et réchauffement climatique. La déclaration des ministres des Transports réunis à Leipzig montre que le secteur du transport est appelé à participer aux efforts pour maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2o C. Elle est le résultat des échanges des 54 ministres des Transport membres de l’ITF pour envisager les solutions possibles pour atténuer les impacts des changements climatiques liés au transport de marchandises et de passagers. Sachant que 20 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont issus du secteur des transports et devraient fortement augmenter au cours des décennies à venir en lien avec l’essor des échanges mondiaux. Il faut aussi noter que la demande de transport de fret devrait dépasser le trafic passagers comme principale source des émissions de GES dans les transports de surface. Elle s’inscrit dans le cadre de la préparation de la conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21) organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, où seront discutées les solutions pour atteindre l’objectif d’un réchauffement mondial en deçà de 2o C à l’horizon 2050.
Des engagements et un vœu
Le préambule de la déclaration rappelle que « le commerce international et le tourisme sont des moteurs importants de la croissance de l’économie et des emplois ». Le premier représente plus de 50 % du PIB mondial et devrait augmenter de 350 % d’ici 2050. Le deuxième représente 21 % des services mondiaux à l’export et devrait participer à hauteur de 6 % à la création d’emplois dans le monde, avec 1,1 milliard de touristes internationaux recensés en 2013 et 2,6 milliards prévus en 2050. Face à ces évolutions, dans la déclaration, les ministres ont pris comme premier engagement de « faciliter les transports pour permettre l’essor du commerce mondial ». Cela passe par la reconnaissance que « pour être rentables, les liaisons de transport internationales doivent être de haute qualité, fiables, sûres et durables ». Les services et infrastructures de transport doivent être conçus « pour répondre aux besoins de tous les voyageurs et de toutes les entreprises ». Les autorités, les opérateurs et les équipages doivent « faire tous les efforts pour assurer la sécurité et la sûreté des transports ». Les ministres « reconnaissent l’impact important des transports et du tourisme sur l’environnement » et prônent « une mise à disposition et une utilisation de modes de transport durables ». Le deuxième engagement concerne les transports maritime et ferroviaire. Les ministres « reconnaissent que la croissance de l’industrie maritime met en évidence la nécessité de renforcer la coopération entre les acteurs du transport afin de promouvoir l’efficacité et la fiabilité du commerce international et donc du transport maritime ». Cela doit être réalisé en protégeant l’environnement et en améliorant la sécurité et la sûreté maritimes grâce à une collaboration constante avec l’Organisation maritime internationale (OMI), précise la déclaration. Les ministres « reconnaissent le potentiel du rail comme un mode de transport fiable et écologique pour le commerce international et le tourisme ». Il importe donc de favoriser son développement. La fin de la déclaration souligne qu’une « meilleure coopération des politiques de transport, du commerce et du tourisme peut jouer un rôle clé dans la réalisation d’un développement mondial résilient et durable ». Aussi, ils « encouragent une coordination renforcée de ces politiques entre les ministères et entre les niveaux de pouvoir afin de mieux promouvoir la croissance économique » à travers ces activités. En conclusion, les ministres forment le vœu que « le nouvel accord international sur le climat », qui doit être forgé et convenu par COP21 à Paris en décembre, « encourage l’intégration du transport à faible teneur en carbone dans les politiques mondiales sur le changement climatique et le développement durable ».