Le gaz naturel devrait être la seule énergie fossile en progression dans le mix énergétique mondiale en 2040, a expliqué Jérôme Ferrier, président de l’Association française du gaz (AFG), lors d’une conférence de presse le 5 mai. Selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la part du gaz naturel dans la demande mondiale d’énergie primaire passerait de 14 % en 2012 à 19 % en 2040, tandis que le pétrole reculerait de 31 % à 26 % et le charbon de 29 % à 24 %. En 2040, la demande mondiale de gaz naturel sera largement tirée par la Chine et l’Inde ainsi que par les pays situés en Afrique et en Amérique latine. Dans ces contrées, le gaz bénéficie d’un fort potentiel pour répondre à la demande énergétique liée à la croissance économique et démographique. Il ne faut pas non plus oublier les pays du Moyen-Orient où le gaz devrait jouer un rôle important pour la production d’électricité. À l’inverse, l’Union européenne (UE), les États-Unis et la Russie, déjà très utilisateurs du gaz naturel, ne participeront pratiquement pas à l’essor de la consommation de cette énergie fossile au niveau mondial. Les réserves gazières mondiales prouvées étant abondantes, le gaz naturel devrait pouvoir répondre à la progression de la demande. Les réserves de gaz conventionnel sont estimées à 6 614 trillion of cubic feet (Tcf) soit 187 trillions de mètres cubes (Tm3). Elles sont situées principalement en Iran, Russie, Qatar et Turkmenistan. Celles de gaz non conventionnel sont évaluées à 7 299 Tcf, soit 204 Tm3 et se trouvent en Chine, Argentine Algérie et Amérique du Nord. Pour leur approvisionnement, les pays de l’UE bénéficient d’un réseau dense et connecté aussi bien par des oléoducs que par des terminaux de regazéification. Il faudra toutefois améliorer la situation au sud de l’UE afin de développer les échanges avec les nouveaux pays producteurs. La Russie va toutefois demeurer le premier fournisseur de gaz de l’UE.
Un carburant pour les navires
Les perspectives positives de progression de l’utilisation du gaz naturel à l’échelle mondiale sont de bon augure pour la planète dans le contexte de la conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21) organisée à Paris en décembre 2015, a indiqué l’AFG. En effet, le gaz naturel constitue une solution pour atteindre l’objectif de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2o C d’ici 2050. Il est l’énergie fossile la moins émettrice de CO2 dans la génération électrique. Sous forme de biométhane, produit à partir de déchets agricoles ou agroalimentaires ou de boues, il est une énergie verte utilisable comme carburant ou injectable dans le réseau. L’AFG a rappelé que pour l’organisation non gouvernementale (ONG) Greenpeace, le gaz constitue l’énergie fossile la moins polluante grâce à ses avantages environnementaux, notamment en termes d’émissions réduites de CO2, SOx et NOx comparativement au pétrole et au charbon. Ces qualités expliquent les potentiels du gaz dans le secteur du transport en tant que carburant pour les véhicules terrestres. Sous sa forme liquéfiée, le gaz présente aussi une solution pour les industries du transport maritime et fluvial en tant que carburant pour les navires et les bateaux de navigation intérieure dans le contexte prévisible de réglementations de plus en plus contraignantes pour ces modes en matière d’émissions polluantes. Il ne faut pas non plus oublier le déploiement de systèmes de distribution de GNL dans les ports pour le soutage des navires et des unités fluviales. Pour ces raisons, les acteurs et professionnels du gaz, tout comme ceux des industries du transport maritime et fluvial, sont invités à se mobiliser en vue de COP 21 afin d’être des parties prenantes aux décisions qui pourraient les concerner d’ici 2050.