Sécurité et sûreté maritimes, naval et nautisme, ressources énergétiques et minières marines, ressources biologiques marines, environnement et aménagement du littoral, ports, infrastructures et transports maritimes, tels sont les domaines d’action du Pôle mer Bretagne Atlantique, né en 2005 en même temps que le Pôle mer Paca. L’État a souhaité ainsi créer des structures à même de faire face à la compétition mondiale en stimulant la capacité d’innovation et le développement de l’emploi sur des marchés porteurs.
La France a une carte à jouer
Deuxième ZEE mondiale, la France a en effet une carte à jouer pour capter une part significative des marchés émergents: extraction de minéraux marins, énergies marines, développement du transport maritime, biocarburants. Dans ce contexte, le Pôle mer Bretagne Atlantique est un véritable accélérateur d’innovation. En dix ans, il a labellisé 213 projets, mobilisant 721 M€, dont 200 M€ d’aides publiques. Par exemple, le Pôle a soutenu depuis 2005 le projet Énergies marines de Sabella dont la nouvelle hydrolienne D10 devrait être inaugurée le 24 avril. Mais il s’est aussi impliqué dans la mise au point de drones destinés à la surveillance de zones maritimes ou à la traction de navires au moyen d’un cerf-volant. Implanté à Brest, le Pôle mer Bretagne Atlantique, qui s’est étendu à la Loire-Atlantique et rapproché de la Basse-Normandie, compte 332 adhérents, représentant les grands groupes industriels, les PME, le monde universitaire et les organisations professionnelles. Pour l’avenir, avec le développement des activités en mer, il compte bien atteindre les 500 adhérents et porter plus de 400 projets. Parmi les grands défis de demain, le navire du futur, les énergies marines, l’exploitation des ressources des grandes profondeurs, l’aménagement du littoral face au changement climatique et le développement des plates-formes portuaires, loin des côtes.
Des navires tractés par un cerf-volant
Financé par l’Ademe et rassemblant un consortium d’entreprises, dont CMA CGM, le projet Beyond The Sea a été labellisé en 2012. La traction complémentaire des navires par un cerf-volant devrait permettre une réduction importante de la consommation d’énergie fossile. Des experts de l’ONU estiment en effet qu’elle pourrait atteindre 20 %. Les recherches portent sur la mise au point d’ailes à boudins pressurisés qui seraient reproductibles et adaptables à tous types de navires: marchand, militaire, scientifique ou de pêche. L’ambition du projet Beyond The Sea est de devenir leader mondial en développant et fabriquant en France la quasi-totalité du système et en faisant émerger ainsi une nouvelle filière.
Un drone autonome et intelligent
Porté par Thalès et labellisé en 2005, le projet Asemar vise à développer un drone autonome et intelligent, destiné à la surveillance de zones maritimes et à la recherche d’objets immergés: boîtes noires, épaves, cargaisons perdues… Le véhicule sous-marin dispose d’une technologie embarquée de détection et classification automatiques lui permettant de remplir les objectifs de sa mission. À la différence des drones utilisés actuellement, qui se contentent de cartographier et d’enregistrer des données, Asemar est doté d’une capacité de réaction en toute autonomie. Des essais en mer ont d’ores et déjà eu lieu et ont permis de valider les capacités et les performances du système Asemar.
Une hydrolienne pour alimenter Ouessant
La technologie Sabella vise à exploiter l’énergie des courants de marée pour produire de l’électricité à partir d’hydroliennes sous-marines. Soutenu dès 2005 par le Pôle mer Bretagne Atlantique, le projet a permis la construction d’un prototype testé dans l’Odet, puis d’un démonstrateur préindustriel actuellement en cours d’assemblage à Brest. Cette hydrolienne, la D10, sera immergée à la fin du printemps dans le chenal du Fromveur, à proximité d’Ouessant. Le projet, financé par l’Europe, l’Ademe et les collectivités territoriales, vise l’installation d’une ferme pilote de trois à six hydroliennes avec à terme l’autonomie énergétique de l’île. La puissance du Fromveur est estimée à 400 MW avec un potentiel théorique de plus de 200 machines.