« Les résultats préliminaires d’une étude conduite sur la perception des risques et les possibilités de l’utilisation du GNL en tant que carburant de transport maritime nous donnent un aperçu fiable des difficultés qui demeurent concernant ce sujet. Ils nous aident à alimenter un débat public sur l’utilisation du GNL pour le transport et fournissent des arguments pour un débat engageant les parties prenantes à l’échelle locale », a déclaré Sandro Santamato, responsable de l’unité des transports maritimes et de la logistique de la Commission européenne, lors d’une réunion organisée le 3 mars, pendant la semaine européenne du transport maritime (European Shipping Week) à Bruxelles.
L’étude a pour objet l’analyse et l’évaluation des lacunes qui existent dans la structure réglementaire relative aux navires utilisant le GNL comme carburant et à l’approvisionnement en carburant GNL. Les résultats préliminaires présentés le 3 mars par la Commission européenne montrent que les parties prenantes reconnaissent les avantages pour l’environnement du GNL en tant que carburant de transport. Toutefois, elles ne sont pas encore convaincues de sa pertinence économique.
Une motivation environnementale
L’étude prend en compte le contexte de la politique générale de l’Union européenne (UE) visant à réduire les émissions du transport maritime. Elle propose des sources d’énergie de remplacement en prévision des contraintes croissantes qui vont peser sur l’utilisation des combustibles lourds. Elle dresse un tableau de la législation récente de l’UE. Il s’agit notamment de la directive relative à la teneur en soufre des combustibles marins (2012/33/UE) qui autorise l’utilisation du GNL comme carburant de remplacement pour respecter des normes plus strictes en matière d’émissions.
La directive sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs (2014/94/UE) vise à assurer une couverture minimum de points de ravitaillement en GNL dans les principaux ports maritimes et intérieurs à travers l’UE, d’ici respectivement 2025 et 2030, et prévoit des normes communes pour leur conception et leur utilisation.
D’une part, selon la Commission européenne, il ressort clairement de l’étude que la motivation principale des parties prenantes à s’engager en faveur de l’utilisation du GNL comme carburant de transport maritime est le respect des exigences de zone de contrôle des émissions (ZCE), et des effets positifs sur l’environnement qui y sont liés. D’autre part, les problèmes les plus sérieux concernant la poursuite du déploiement ont trait au financement du GNL en tant que carburant et au prix du GNL lui-même. Pour les compagnies maritimes, le GNL n’est pas encore un modèle économique rentable. Les coûts plus élevés d’équipement pour les moteurs et les citernes ne sont pas compensés par les économies sur le carburant ou les frais d’exploitation. Le manque d’infrastructure existante pour l’approvisionnement des navires en GNL constitue une importante barrière supplémentaire. Les résultats définitifs de l’étude seront disponibles d’ici juin ou juillet 2015.