Le ministère distingue quatre aspects: la flotte de commerce immatriculée, quelle que soit la nationalité des propriétaires; la flotte de commerce directement détenue par une compagnie britannique, quel que soit le registre d’immatriculation; la flotte indirectement détenue, via une filiale étrangère ou non, par des intérêts britanniques; et la flotte gérée par des entreprises britanniques. Le ministère ne précise pas ce qu’est une entreprise britannique: centre de décision basé au Royaume-Uni ou capitaux britanniques?
Toujours est-il que la flotte de commerce immatriculée au Royaume-Uni (territoires d’outre-mer et dépendances de la Couronne exclus) de plus de 100 tjb a baissé de 17 % en termes de port en lourd pour arriver à 12,6 Mtpl. Elle est passée de 500 unités à 453. La flotte de propriété directement britannique a baissé de 20 % pour se stabiliser à 16,5 Mtpl. Elle est passée de 655 unités à 606. La flotte indirectement britannique a légèrement augmenté de 2 % pour atteindre les 30,1 Mtpl. Elle est passée de 789 unités à 798.
Enfin, la flotte gérée depuis le Royaume-Uni a également baissé de 10 % pour s’établir à 53,9 Mtpl. Le nombre de navires est passé de 1111 à 1060.
Bien évidemment, cette présentation permet de compter plusieurs fois le même navire. Par le biais de trois cercles qui se recoupent, façon mathématiques modernes des années 1970, il est possible de croiser les critères. Ainsi peut-on lire que la flotte immatriculée au Royaume-Uni, de propriété directe et indirecte britannique et gérée localement, compte 323 unités représentant 5,55 Mtpl et 5,58 Mtjb.
Autre façon d’exploiter ces données, plus de la moitié du port en lourd des navires gérés au Royaume-Uni n’a aucun lien capitalistique avec le pays.
Si ces chiffres sont globalement en baisse depuis 2006 en ce qui concerne l’immatriculation, ils sont bien meilleurs qu’à la fin des années 1990. L’immatriculation est passée de 2,7 Mtpl à 12,6 Mtpl et la propriété directe de 7,2 Mtpl à 6,5 Mtpl.
La répartition par type de navires varie fortement d’une flotte à l’autre. Ainsi, 60 % du port en lourd de la flotte immatriculée concernent des porte-conteneurs, alors qu’ils ne représentent que 35 % de la flotte directement contrôlée par les intérêts britanniques. 33 % de cette dernière sont formés de vraquiers.
La chute de la flotte immatriculée au Royaume-Uni est principalement due à la fuite des navires: 66 unités représentant 3,45 Mtpl ont quitté le pavillon britannique en 2014, alors que seulement 19 unités (dont sept constructions neuves), soit 0,97 Mtpl, l’ont rejointe.
La puissance du Red Ensign
Entre 2013 et 2014, la flotte immatriculée au Royaume-Uni est passée de la 16e à la 20e place en termes de port en lourd, alors que celle immatriculée dans les possessions de la Couronne (Île de Man, Jersey et Gernesey) est restée à la 12e place mondiale. Elles représentent 24,2 Mtpl et 342 navires.
Mais l’administration britannique a de quoi satisfaire l’ambition maritime de ses parlementaires en puisant dans les ressources de ses 14 territoires d’outre-mer. Y figurent les Bermudes, Gibraltar et autres Îles Vierges britanniques. Les flottes d’outre-mer arborant le Red Ensign dépassent les 15 Mtpl.
Les données de base étant fournies par une société privée, IHS Global, elles ne peuvent pas être considérées comme « nationales », prévient le ministère, mais elles sont considérées comme étant de « bonne qualité ».