Eurowaterways, le salon de l’économie fluviale, organisé aux côtés d’Euromaritime du 3 au 5 février, s’inscrit dans une suite logique pour l’association Entreprendre pour le fluvial (EPF). Depuis 2007, celle-ci « regroupe une partie des acteurs de la filière fluviale, avec pour mission de renforcer et d’accroître la compétitivité de la filière et de ses entreprises, d’accompagner le développement d’une nouvelle économie du fluvial en associant l’ensemble des acteurs publics et privés de la voie d’eau ». La première action d’EPF a été de créer un outil financier, appelé Fluvial Initiative, pour favoriser la création ou le développement de sociétés dans le secteur du transport fluvial de fret ou de passagers ou des services associés par l’octroi de prêts d’honneur sans intérêts d’un montant maximal de 90 000 €. « Ce dispositif d’aide existe toujours et remplit son rôle. Il a été un moyen de faire reconnaître la filière fluviale française dans sa diversité », précise Danielle Rougane, déléguée générale d’EPF, rencontrée sur le stand de l’association à Eurowaterways. Il s’agit maintenant pour EPF de mener à bien une deuxième étape: « Trouver les outils et les moyens financiers privés avec effet de levier public pour financer la compétitivité des entreprises fluviales. » Sachant qu’il y a toujours « une méconnaissance de la filière fluviale dans les institutions bancaires et financières ». C’est la raison pour laquelle EPF a entamé une démarche pour mieux faire connaître la filière fluviale française. L’un des signes concrets de cette volonté en 2014 a été une charte intitulée « Objectif compétitivité: une ambition pour la filière fluviale ». Elle a été paraphée par près de 80 signataires: des entreprises de transport fluvial de fret ou de passagers, des ports maritimes et intérieurs, des collectivités territoriales, des chantiers navals, des organisations représentatives comme l’Union des ports de France, le Cluster maritime français, Armateurs de France, etc. L’autre réalisation concrète est Eurowaterways. Ce salon et la charte ont comme objectif la structuration de la filière fluviale et l’élaboration d’une stratégie globale.
Un travail en commun
EPF est convaincue de « la nécessité de regrouper le plus grand nombre possible d’acteurs économiques et de parties prenantes issus de segments d’activité très divers pour donner une vision globale de la stratégie de la filière fluviale afin de favoriser le développement économique des entreprises ». Elle entend s’inscrire dans une logique d’investisseur pour monter des solutions de financement pour les entreprises. Pour mener à bien un tel rôle, « EPF étudie une évolution de son statut d’association vers un statut coopératif d’un nouveau genre », indique Danielle Rouganne. Cela lui permettrait, par exemple, de porter plus aisément un programme de renouvellement de la flotte pour le petit gabarit voire même des bateaux de tonnage plus élevé.