Le 5 février, l’International Chamber of Shipping (ICS) a diffusé un communiqué sur la réglementation de l’annexe VI de la convention Marpol qui prévoit un taux de soufre de 0,5 % dans les eaux internationales, c’est-à-dire hors des zones d’émissions contrôlées de soufre (ZCES ou Seca), en 2020 ou en 2025. La décision sur l’une ou l’autre date dépend du résultat d’une expertise sur la disponibilité d’un carburant conforme que l’Organisation maritime internationale (OMI) doit conduire en 2018. Le communiqué précise: « L’ICS a convenu que les industries des secteurs du transport maritime et du raffinage devaient travailler à la possibilité que le règlement d’un taux de soufre de 0,5 %, requis par l’OMI, soit davantage susceptible d’être mis en œuvre dans le monde entier à partir de 2020, plutôt que 2025. » Masamichi Morooka, président de l’ICS, a expliqué que « même si un report jusqu’en 2025 reste encore possible, il ne faut pas présumer du fait que cela se produira simplement parce que nous ne serons pas prêts ». L’ICS apparaît convaincue que « pour le meilleur ou pour le pire, le plafond de 0,5 % est très susceptible d’être mis en œuvre en 2020 ». Et cela sans tenir compte d’un possible manque de disponibilité d’un carburant conforme ou de coûts supplémentaire pour l’industrie du transport maritime international. Aussi, les membres de l’ICS vont amplifier leurs échanges avec les raffineurs pour « s’assurer de la fourniture de quantités suffisantes de carburant conforme à un taux de soufre de 0,5 % d’ici 2020 ».
Santé publique
Cette annonce de l’ICS fait suite aux multiples refus des États membres de l’OMI d’avancer la réalisation de l’étude sur la disponibilité du carburant malgré des demandes répétées des représentants du transport maritime. Ceux-ci sont persuadés que si les problèmes d’approvisionnement sont identifiés à la fin de 2018, il sera alors trop tard pour une prise de mesures par les États. L’ICS en conclut que l’Amérique du Nord comme les pays membres de l’Union européenne ont déjà pris une décision purement politique fondée sur la préservation de la santé publique des citoyens et non pas sur une analyse des conséquences pour l’industrie du transport maritime international de l’application d’un taux de soufre de 0,5 % dans les eaux internationales. Le coût de cette mesure est évalué jusqu’à 50 Md$ par an.