Parmi les grands dossiers en cours du préfet maritime de l’Atlantique figure la sécurité en mer, une mission qui lui incombe et qui, dans une zone où les conditions de navigation sont particulièrement difficiles et où 150 navires en moyenne fréquentent journellement le dispositif de séparation du trafic d’Ouessant, est une préoccupation constante.
Ses deux soucis majeurs à l’heure actuelle sont les conteneurs et le gigantisme des navires à passagers. Sur le premier point, avec des navires transportant 18 000 EVP alors que des 21 000 EVP sont en construction – et jusqu’à 24 000 EVP en projet –, des monstres dont la rentabilité dépend de la vitesse de transit et qu’il n’est pas question de ralentir quelles que soient les conditions, on ne peut s’étonner que, lors des coups de vent, un certain nombre de ces conteneurs se retrouvent à la mer, les twist locks ne faisant pas tous, faute de temps, l’objet de vérifications.
Un conteneur à la mer est bien sûr un danger pour la navigation. Peu détectable car souvent entre deux eaux, il constitue un obstacle dans les voies de navigation. C’est aussi, en fonction de son contenu, un danger pour l’environnement. Pour la pêche, c’est un risque de croche pour les chalutiers.
La France mène donc une action auprès des instances internationales afin de mettre en place une responsabilité juridique de l’armateur. Celui-ci devrait rester propriétaire des conteneurs tombés à l’eau et récupérer à ses frais les boîtes perdues.
Concernant les navires à passagers comptant parfois 9 000 personnes (passagers et équipage) à bord, la stratégie est en train de changer. Il n’est pas question de procéder en mer à l’évacuation de tant de monde. Il s’agira donc de renforcer les capacités de combattre un incendie, par exemple, et de garder les passagers à bord jusqu’à une zone refuge. Avec une nécessité, celle de renforcer les équipes d’intervention, pompiers et techniciens capables de mettre en œuvre des moyens d’assèchement à la suite d’une brèche, de colmater celle-ci et de venir en aide aux membres d’équipage.
Ceci devrait entraîner une refonte du plan Orsec maritime, les exercices avec les Abeille-Bourbon et Abeille-Liberté se poursuivant en fonction de la disponibilité des armateurs.