Des pistes pour que le Royaume-Uni reste un centre mondial du shipping

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C’est en novembre que « l’étude sur la croissance maritime » a été lancée afin de définir les actions à mener pour que, compte tenu de l’environnement actuel, la place britannique conserve son rang. Le gouvernement cherche à recueillir tous les avis possibles et a lancé le 16 janvier un appel à « témoignages ». Celui-ci porte sur deux grands thèmes: qu’est-ce qui amène les entreprises du shipping (armateurs, fournisseurs de services au navire et/ou à son exploitant) à s’installer au Royaume-Uni? Et qu’est-ce qui permet à ces entreprises basées au Royaume-Uni d’être compétitives sur les marchés internationaux?

Questionnement britannique

Question 1: quels sont les principaux facteurs qui déterminent votre choix d’implantation dans un pays? L’existence de vos principaux clients, les moyens de transport, la main-d’œuvre, etc.? Pour les armateurs, les conditions d’immatriculation?

Q 2: quelles sont, selon vous, les principales forces et faiblesses du Royaume-Uni en tant que place maritime?

Q 3: selon vous, à quel niveau de compétitivité internationale se trouve le Royaume-Uni en tant que place maritime par rapport aux autres pays?

Q 4: quels sont les principaux facteurs qui déterminent votre choix d’utiliser tel ou tel service maritime (assurance, ports, courtiers…) basé au Royaume-Uni?

Q 5: quelles sont les forces et les faiblesses du secteur maritime du Royaume-Uni du point de vue de la fourniture de services maritimes?

Q 10: quelles sont les actions principales que devraient prendre le gouvernement et les entreprises du secteur maritime basées au Royaume-Uni pour encourager les clients à davantage utiliser les services maritimes basés au Royaume-Uni?

Q 11: quels critères de mesures le gouvernement devrait utiliser pour évaluer les performances du secteur maritime aujourd’hui et dans le futur?

Q 12: avez-vous une idée sur l’approche analytique que nous devrions adopter pour évaluer la performance du secteur maritime du Royaume-Uni?

Q 15: comment le secteur maritime pourrait-il accroître sa contribution à la compétitivité des autres secteurs économiques du Royaume-Uni?

Des retombées chiffrées

Le questionnaire rappelle quelques données économiques concernant le secteur maritime du Royaume-Uni. Ainsi, fin 2013, la flotte britannique comptait 655 navires de charge (hors transmanche et Île de Man) représentant 20,3 Mtpl. Elle employait 146 000 personnes dont 28 % de navigants britanniques. Le trafic portuaire a été de 503 Mt dont 4,9 MEVP. Il représentait 107 000 salariés. Le secteur de l’assurance P&I Clubs représente 61 % du marché mondial. Le courtage pétrolier ainsi que celui de navires d’occasion représentent la moitié du marché mondial. En 2012/2013, il y avait 1 990 élèves officiers en formation. La valeur ajoutée brute du secteur maritime en 2011 a atteint 7,6 Md£ (8,8 Md€, valeur 2011) à comparer aux 13,8 Md£ (16 Md€) de toute l’économie du Royaume-Uni. Le secteur du maritime a versé au Trésor britannique environ 3 Md£ (3,48 Md€) d’impôts « directs » en 2011.

Ces éléments sont insuffisamment précis, estime le questionnaire. Il faut trouver des indicateurs plus pertinents. Heureusement que la ZEE du Royaume-Uni (outre-mer compris) n’est que de 6,8 Mkm2.

La démarche du gouvernement britannique semble bien plus rationnelle et globale que celle qui consiste à confier une mission de diagnostic/propositions à un député. Cela dit, on peut s’interroger sur une éventuelle tactique des compagnies européennes. En effet, en 1996, les Pays-Bas mettent en œuvre la taxe forfaitaire au tonnage. De nombreuses compagnies européennes menacent de se délocaliser si elles n’obtiennent pas le même avantage dans leur pays d’origine. Finalement, tous les États membres mettent en place la taxe au tonnage. Bis repetita placent?

Une mission bien conseillée

Le ministre chargé des Transports, John Hayes, a confié à Jeffrey Evans (directeur du courtier en navires Clarksons et président de Maritime UK) la charge de présider « Maritime Growth Study: keeping the UK competitive in a global market ». Il sera conseillé par un groupe de professionnels présidé par Michaël Paker, président de CMA CGM UK. CMA CGM est un viel habitué du registre britannique. Dans l’émission de France 3 Thalassa du 26 octobre 2007, Jacques Saadé chantait déjà les louanges de l’immatriculation britannique dont la principale obligation était de créer des emplois de sédentaires. Sept ans plus tard, les les CMA-CGM-Alexander-Von-Humboldt et Marco-Polo, jumeaux du CMA-CGM-Jules Verne, salué par le président Hollande, sont sous l’Union Jack.

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