Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a rendu public le 10 décembre son rapport d’enquête (M13C0071) sur le heurt et l’échouement subséquent du navire de charge Claude-A.-Desgagnes dans la voie maritime du Saint-Laurent, près d’Iroquois (Ontario) le 6 novembre 2013.
L’enquête a révélé que, alors que le navire faisait route vers l’aval, le pilote et le capitaine du cargo (2011, 138,5 m, chargé de 10 700 t de maïs) « ne s’entendaient pas sur les manœuvres à exécuter » à l’approche de l’écluse d’Iroquois. Ils savaient tous les deux qu’il fallait réduire la vitesse d’approche du navire. Chacun privilégiait toutefois une méthode différente comme meilleur moyen de ralentir le navire. En conséquence, « aucun moyen n’a été utilisé pour ralentir le navire », qui a continué sa trajectoire et heurté le mur d’approche en amont de l’écluse d’Iroquois. Après le heurt, le « pilote et le capitaine » ont tenté de réorienter le navire, mais ils ont été incapables de reprendre sa maîtrise. Il a traversé le chenal et s’est échoué. Même si les procédures normales stipulent que le pilote donne des ordres et avise le capitaine, ce dernier est « l’ultime responsable de la sécurité du navire et son autorité prévaut sur toutes les décisions, y compris quels ordres doivent être exécutés », rappelle le BST.
Dans cet évènement fluvial, les lacunes constatées dans les échanges entre le capitaine et le pilote correspondent aux conclusions du rapport d’enquête du BST publié en 1995, est-il rappelé. Intitulé « Étude de sécurité portant sur les rapports de travail entre les capitaines et officiers de quart, et les pilotes de navires », l’étude portait sur 273 accidents de navires pilotés dans les eaux canadiennes. L’enquête a déterminé que les malentendus entre les capitaines et les pilotes, « souvent attribuables à des communications inadéquates » (84 cas), étaient des facteurs « prépondérants dans de nombreux événements mettant en cause des navires conduits par des pilotes ».
Après l’événement, le propriétaire, Transport Desgagnés Inc., a révisé et mis à jour son manuel d’instructions de la passerelle.
