Le 22 août à 15 h 06, par mer belle à peu agitée avec un vent de 5 B, un abordage s’est produit entre le cargo néerlandais Arklow-Beach (119,49 m HT, livré neuf en 2014, 8 660 tpl) et le bateau de pêche Elluma (12 m, deux membres d’équipage), à 14 milles dans le sud-ouest de Penamarc’h. Le cargo a poursuivi sa route vers Dunkerque avec quelques dégâts minimes. Par contre, l’Elluma a été sévèrement endommagé mais sans présenter de voie d’eau. En plus de problèmes respiratoires, le patron pêcheur a été blessé à la main et évacué par hélicoptère. Le chalutier est rentré par ses propres moyens, escorté par une vedette de la SNSM.
Contacté le 26 août, le service de communication de la Préfecture maritime de l’Atlantique a répondu ne pas savoir si le chalutier était ou non en pêche, renvoyant sur la gendarmerie du Guilvinec. Dans l’après-midi du 26 août, l’officier de permanence du Cross Etel nous a répondu qu’il ne nous donnerait pas une information que la gendarmerie elle-même ne diffuserait pas. Selon le règlement international de prévention des abordages en mer, un navire en train de pêcher est privilégié, sauf s’il navigue dans un chenal, par exemple.
En février 2003, peu avant 21 h, le transporteur de diverses néerlandais Arklow-Ranger (90 m) entre dans les funes du chalutier Pepe-Roro (17,42 m acier). L’une casse, l’autre le fait basculer sur l’arrière. Il coule. Deux morts et un disparu. En mai 2004, le Conseil néerlandais de la navigation, à la fois tribunal commercial maritime et BEAmer, a écrit dans ses considérants que « la passerelle ne peut pas faire office de bureau lors du quart. Il ne faut pas, lors du quart, effectuer des tâches risquant de compromettre la sécurité de la navigation, et ce d’autant plus lorsque l’on est plus âgé (…) ». Le commandant qui était de quart, seul à la passerelle, avait 59 ans au moment de l’abordage. Il travaillait entre 14 heures et 20 heures par jour sur un navire très récent mais « dur à vivre ». Il a été condamné à trois mois de suspension de brevet.
Une blessure grave ou un abordage étant considérés comme des accidents de mer devant entraîner l’ouverture d’une enquête technique, le BEAmer français ne peut pas en faire l’économie.