À la suite de la perte toujours inexpliquée d’environ 520 conteneurs « dont 85 % de vides » par le Mærsk-Svendborg en février, la compagnie a discrètement accédé à la demande de la Préfecture maritime de l’Atlantique de faire procéder à la localisation des boîtes tombées au fond. Le relevé bathymétrique a bien été réalisé par le Shom aux frais de Mærsk et ses résultats ont été communiqués au comité des pêches, nous répond-on du côté de la Prémar. Mais par convention avec la compagnie danoise, la « communication » sur ce relevé devait rester de son ressort, ajoute-t-on. En la matière, Mærsk Line est plutôt sobre. Rappelons qu’aucune convention, internationale ou non, n’oblige une compagnie maritime à rechercher au fond de l’eau les conteneurs perdus par l’un de ses navires, et encore moins à tenter de les récupérer. Le transport conteneurisé se fait aux risques et périls de l’État côtier sauf lorsque les boîtes flottent encore. Le communiqué de Mærsk du 19 février, celui qui a annoncé l’arrivée à Malaga le 17 février du Svendborg, a précisé que la compagnie allait analyser ses procédures afin de vérifier s’il n’y avait pas lieu de les renforcer afin d’éviter le renouvellement de pareils accidents. Depuis, aucune nouvelle. Si ce n’est que le BEAmer danois a fini par ouvrir une enquête technique. À la mi-mai, la recherche et la récupération des 14 conteneurs ou morceaux de conteneurs tombés du Mærsk-Stepnic (4 janvier, 33 boîtes à l’eau) ou du Mærsk-Svendborg ont coûté 250 000 € que la Marine nationale a facturés à la compagnie et à ses P&I Clubs. À la suite de ces accidents, Mærsk a exigé que les twist-locks même automatiques soient verrouillés à la main, pour les conteneurs pleins. Cette précaution a été supprimée avant l’été, répond une source française. Le besoin d’innovation ne réside pas uniquement dans la e-navigation ou l’impression en 3D de pièces de rechange moteur mais aussi, voire surtout, dans ces petits blocs de métal dont le mécanisme d’ouverture supporte mal les vibrations.
Politique & réglementation
Les suites du Mærsk-Svendborg
Article réservé aux abonnés