Lancée le 18 octobre pour sauver les clandestins qui rentrent en Europe par les côtes italiennes, l’opération Mare Nostrum a permis de recueillir cette année plus de 100 000 migrants en mer et arrêté au moins 536 passeurs.
Selon les déclarations d’un porte-parole de l’Union européenne, les États membres devraient fournir des navires, des avions et des hommes pour patrouiller en Méditerranée et garder les frontières communes. Mais la Commission européenne a reconnu qu’il sera toutefois difficile de remplacer Mare Nostrum en termes de force, ce dispositif coûtant quelque 9,3 M€ par mois au gouvernement italien. Plus les frais liés au séjour des clandestins dans les centres d’accueil estimé à 30 € par jour. Pour aider Rome à couvrir ces dépenses, l’Union européenne a prévu de lui verser 300 M€ sur sept ans. Une goutte d’eau, rétorque le gouvernement italien qui plaide pour une rallonge. Mais la Commission européenne traîne les pieds et tergiverse en parlant de période de vaches maigres.
Mettre au point les « détails »
L’Union européenne va devoir mettre au point les « détails » du dispositif Frontex Plus. Notamment en ce qui concerne la participation de chaque État membre. Sera-t-elle effectuée au prorata ou sur la base d’une contribution égale pour tous? Pour l’heure, rien n’a été dit et il est certain que les négociations seront serrées.
Tandis que les experts de Bruxelles réfléchissent à ces problèmes d’arithmétique, le gouvernement français tente de lancer un axe franco-italien pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine qui touche l’ensemble de l’Europe. Nombre de clandestins voient l’Italie comme une première étape qu’il leur faut franchir avant de rejoindre leurs familles ou leurs amis installés dans le reste de l’Europe. De passage à Rome pour rencontrer son homologue Angelino Alfano, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a présenté un « long papier » détaillant la proposition française. Ce plan, axé sur trois points essentiels, prévoit un renforcement des frontières extérieures de l’Union européenne par une coopération contre les filières de passeurs avec Europol et l’agence Frontex. Puis, un contrôle des départs depuis la rive Sud de la Méditerranée en engageant des actions communes avec notamment l’Égypte et la Tunisie. Reste la Libye, point de départ important, mais le contexte politique ne permet pas d’envisager un partenariat dans l’immédiat. Enfin, une opération de solidarité avec l’Italie grâce à Frontex Plus.