Pour l’instant, le boycott que le leader russe Vladimir Poutine a mis en vigueur concernant certaines denrées et produits européens – en signe de représailles contre les mesures restrictives que le monde occidental impose à la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne – a peu d’impact sur les ports belges. À Zeebrugge, Transfenica, qui assure un service régulier avec Saint-Petersbourg, n’est guère concerné, ses cargaisons ayant essentiellement un caractère industriel. À Anvers, Finnlines, qui dessert également la Russie n’est pas touché. À Gand, l’armement Containership, qui assure un service régulier avec la Baltique et la Russie n’enregistre pas d’effets négatifs. En fait, cet armement a doublé son trafic à Gand grâce à l’augmentation des volumes intéressant la Finlande et les États baltes. Par contre, au retour de Russie, des baisses de trafic pourraient survenir suite aux mesures restrictives imposées par l’Union européenne. En ce qui concerne la Belgique, l’impact du boycott russe concerne les exportations de poires et de pommes, ainsi que la viande de porc. Des entreprises agricoles du Limbourg sont particulièrement touchées, étant donné que cela représente 75 % du chiffre d’affaires de ces exportateurs. La moitié des pommes produites en Belgique sont destinées à la Russie, soit près de 100 M€ par an. La viande de porc (30 000 t) représente quelque 50 M€, et en ce qui concerne les pommes, cette exportation porte sur 42 M€. Ajoutons à cela les tomates (22 M€), le lait en poudre et le fromage (10 M€). Ces produits agricoles sont acheminés vers la Russie par la route. D’où le double impact, d’abord sur les producteurs qui font déjà appel aux autorités pour les aider, ensuite sur les transporteurs routiers.
Politique & réglementation
Le boycott russe a peu d’impact sur les ports belges
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