Le 28 juillet, le Conseil de sécurité de l’organisation des Nations Unies (ONU) « a condamné avec la plus grande fermeté toute participation, directe ou indirecte, au commerce de pétrole provenant de Syrie ou d’Iraq faisant intervenir des groupes terroristes », précise un communiqué de presse. Cette déclaration a fait suite à la confirmation de la saisie de champs pétrolifères et de pipelines en Syrie et en Iraq par l’État islamique en Iraq et au Levant (EILL) et le Front Jabhat Al-Nusra. Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont rappelé que « les États doivent faire en sorte que leurs ressortissants et les autres personnes ou entités se trouvant sur leur territoire ne se livrent pas à des transactions commerciales ou financières directes ou indirectes avec ces organisations terroristes ». Étant rappelé que toute transaction pétrolière ou autres avec de telles organisations « constitue un soutien financier aux terroristes et peut conduire à l’inscription des entreprises ou particuliers sur la liste du Comité des sanctions contre Al-Qaida comme étant associés à Al-Qaida ». Autrement dit, toute transaction portant sur des hydrocarbures ou autres produits ou tout échange commercial avec les organisations EILL et le Front Al-Nusra sont illégales, selon les résolutions prises par l’ONU depuis le début des années 2000. Pour les Nations Unies, le contrôle de gisements pétroliers et d’infrastructures connexes par des organisations terroristes en Irak, en Syrie ou ailleurs, peut aider celles-ci à se procurer des ressources leur permettant de financer leurs activités de recrutement, notamment de combattants terroristes étrangers, et de renforcer leur capacité de planifier et d’exécuter des attaques terroristes partout dans le monde. En conclusion, le Conseil de sécurité a demandé à tous les États membres « qui pourraient détenir des informations sur de telles activités de les porter à la connaissance du Comité des sanctions contre Al-Qaida et de collaborer étroitement avec les Nations Unies à ce sujet ».
Une situation favorisée par la mésentente entre Bagdad et Erbil
Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Iraq, Nickolay Mladenov, a alerté sur la situation dès le 23 juillet: « Le groupe terroriste-État islamique de l’Iraq et du Levant a réussi à conquérir Mossoul, deuxième ville la plus importante du pays. L’EIIL contrôle des infrastructures essentielles dans le secteur pétrolier ». Concernant la situation dans la région du Kurdistan, Nickolay Mladenov a insisté sur la détérioration des relations entre Bagdad et Erbil. Cette situation a conduit le Président de la région du Kurdistan a déclaré son intention d’organiser un référendum sur l’indépendance à cause de l’impasse concernant plusieurs questions importantes, comme les hydrocarbures. Erbil a aussi commencé à exporter du pétrole de manière indépendante par rapport à Bagdad. Cette mésentente persistante entre Bagdad et Erbil favorise la progression d’EILL et laisse une grande partie de la population à la merci de cette organisation terroriste.