Au cours du premier semestre 2014, le bureau maritime de la Chambre internationale de commerce (IMB) a reçu 116 déclarations de tentatives ou d’actes de piraterie concernant des navires lors de leur navigation, précise un communiqué de presse diffusé le 24 juillet. Ce nombre apparaît en repli par rapport aux 138 actes recensés pour le premier semestre 2013. La tendance à une diminution des actes de piraterie amorcée en 2012 se confirme ainsi. Sachant que l’IMB, organisme indépendant, fonde ses calculs sur les rapports d’attaques survenant sur toutes les mers du monde transmis de manière volontaire par les capitaines et les armateurs. Le total de 116 actes se décompose en dix navires détournés, 78 arraisonnés, sept ont fait l’objet de tirs d’armes à feu, 21 tentatives ont échoué. 200 membres d’équipage ont été pris en otage. Cinq marins ont été kidnappés et emportés loin de leur navire. Au moins deux morts ont été rapportés à l’IMB.
Le vol de carburant se développe
Le Sud-Est asiatique est la zone géographique où le plus grand nombre d’actes s’est produit avec 65 cas déclarés au premier semestre 2014. L’Indonésie compte à elle seule 47 actes dont 40 navires arraisonnés. La Malaisie suit avec neuf actes puis les détroits de Singapour avec six. La recrudescence des actes de piraterie en Asie du Sud-Est, amorcée au premier trimestre 2014 (voir JMM 4926), « devient préoccupante », indique l’IMB. Les attaques dans cette zone géographique présentent aussi une forme nouvelle. Elles se concentrent contre les navires transportant du gazole et ont pour objectif de voler le carburant présent à bord. « Entre avril et fin juin, au moins six pétroliers de petite taille ont été attaqués puis détournés, précise l’IMB, et la cargaison de carburant volée par les pirates. » Les équipements de communication sont systématiquement détruits. Les équipages doivent faire face à des pirates le plus souvent porteurs d’armes à feu et violents. Auparavant, la majorité des attaques dans la région avait lieu à bord des navires, principalement à l’ancre, pour dérober les objets de valeur des équipages. Pour Pottengal Mukundan, directeur de l’IMB: « Ces navires doivent maintenir des mesures anti-piraterie strictes dans ces eaux et faire rapport de toutes les attaques et approches suspectes par des petites embarcations. » En collaboration avec l’IMB, la police indonésienne a renforcé sa présence à proximité des zones de mouillage et des ports de Belawan, Djakarta, Karimum Kecil, Pulau Bintan. Il est recommandé aux navires de privilégier ces zones où la présence de la marine indonésienne offre une protection plus importante.
La vigilance reste de mise en Afrique
Avec 33 actes, les eaux situées tout autour du continent africain constituent la deuxième zone géographique à risque au premier semestre 2014. La situation demeure préoccupante à l’Ouest de l’Afrique avec vingt-trois actes dont dix dans les eaux nigérianes. « Au premier semestre, la piraterie a été particulièrement violente dans le golfe de Guinée avec un marin tué lors d’une des attaques », a souligné Pottengal Mukundan. De l’autre côté du continent africain, le nombre d’attaques de pirates somaliens continue à rester faible avec dix incidents signalés. Trois navires ont été la cible de tirs mais aucun n’a été arraisonné par les pirates. Cette situation est le résultat des actions des forces navales internationales présentent dans toute la zone du golfe d’Aden. Toutefois, pour l’IMB-ICC: « Dans ces eaux, le risque de piraterie n’a pas complètement disparu même s’il a diminué. Les équipages doivent rester vigilants et appliquer appliquer strictement les Best management practices guidelines. »