Le rapport Oxford Economics démontre qu’au début de l’année 2014, les pays de l’Union européenne (UE) ainsi que la Norvège contrôlaient une flotte totale de 450 Mt brutes, ou 660 Mtpl, pour 23 000 navires dont l’appartenance ou le contrôle repose sur un pays européen mais dont le pavillon peut être non-européen. Le tonnage contrôlé ou appartenant à l’Europe représente, en tonnage brut, 40 % de la flotte mondiale au début de l’année 2014. Entre 2005 et 2014, cette flotte a augmenté de 70 % en volume. La Grèce a la plus grande flotte d’Europe avec 36 % du tonnage brut, ou 43 % du port en lourd (pl). La flotte allemande représente 21 % en tonnage brut et 19 % en tpl. Plus particulièrement, l’Union européenne contrôle 60 % des porte-conteneurs, en tonnage brut, dans le monde. « Le transport maritime reste aujourd’hui un leader mondial et une importante source de revenus et d’emplois en Europe », souligne Patrick Verhoeven, le secrétaire général de l’ECSA.
Une contribution directe à 56 Md€ du PIB
En 2012, l’ensemble de l’industrie européenne de transport maritime a contribué directement à hauteur d’environ 56 Md€ au PIB de l’UE et a employé 590 000 personnes. Indirectement, le transport maritime a participé via la chaîne logistique à 59 Md€ au PIB européen et contribue à l’existence d’1,1 million d’emplois en plus du secteur maritime en lui-même. Enfin, les dépenses des salaires par ces employés appartenant au secteur maritime et à la chaîne logistique ont entraîné à leur tour 30 Md€ de PIB et généré 550 000 postes. En incluant les impacts indirects et induits, les chiffres totaux s’élèvent à 145 Md€ de PIB et 2,3 millions de personnes employées en 2012. En comparaison, indique le rapport, l’industrie du transport maritime contribue plus à l’économie européenne que le transport aérien. Chaque million d’euro apporté au PIB européen par l’industrie maritime génère lui-même 1,6 M€ dans un autre domaine de l’économie de l’UE. Au niveau du PIB national, la part du transport maritime a été la plus importante en Norvège (6,8 %), en Grèce (6,4 %) puis au Danemark (5,6 %). La productivité de l’industrie maritime est forte: chaque employé a généré en moyenne 88 000 €, alors que la moyenne européenne se situe à 53 000 €. Le rapport souligne l’importance des compétences et de l’expérience des marins qui permettent un fonctionnement fluide de l’industrie maritime. Environ 80 % des postes, soit 470 000 emplois, sont basés en mer. Sur l’ensemble de ces marins, environ 40 % sont des citoyens de l’UE ou de l’Espace économique européen. Les emplois de l’industrie maritime se répartissent à 63 % dans le fret, à 27 % dans le transport de passagers et à 9 % dans le service et les activités offshores. Les officiers représentent 41 % des emplois en mer.
Des recettes fiscales importantes
En 2012, l’industrie du transport maritime a apporté 41 Md€ de recettes fiscales à l’UE. Le rapport souligne que les mesures d’aides d’État approuvées par l’UE pour soutenir le secteur maritime ont porté leurs fruits. En effet, Oxford Economics estime que la contribution économique du transport maritime à l’économie européenne aurait pu être jusqu’à deux fois moins importante sans ces subventions accordées depuis la fin des années 1990. « Le transport maritime européen est important pour l’Europe, et l’UE tire des bénéfices en encourageant l’industrie », a déclaré Thomas Rehder, président de l’ECSA, lors du la présentation du rapport au Parlement européen le 3 avril. L’Allemagne et la Norvège sont les pays qui ont contribué le plus au PIB européen, représentant à eux deux 39 % du total.
« Bien que le transport maritime se trouve rarement sous les feux des projecteurs, il n’a jamais cessé de jouer un rôle essentiel dans l’économie européenne, a commenté Patrick Verhoeven. L’industrie maritime européenne continue de résister dans cette période de forte concurrence venue […] particulièrement d’Asie et du Moyen-Orient. »
