Pour le premier trimestre 2014, le bureau maritime de la Chambre internationale de commerce (IMB-ICC) a reçu 49 déclarations d’actes de piraterie concernant des navires lors de leur navigation, précise un communiqué de presse diffusé le 24 avril. Il faut remonter à 2007 pour trouver un niveau aussi faible du nombre d’actes déclarés auprès de cet organisme indépendant habilité à recevoir des rapports sur les attaques survenant sur toutes les mers du monde de la part des capitaines et des armateurs. Le total de 49 actes se décompose en deux navires détournés, 37 arraisonnés, cinq ont fait l’objet de tirs d’armes à feu, cinq tentatives ont échoué. Quarante-six membres d’équipage ont été pris en otage pendant au moins un court laps de temps. Deux ont été kidnappés et emportés loin de leur navire.
Le rôle essentiel des forces internationales
Le Sud-Est asiatique est la zone géographique où le plus grand nombre d’actes s’est produit avec 23 cas déclarés au premier trimestre 2014. L’Indonésie compte à elle seule 18 navires arraisonnés et sept membres d’équipage pris en otage par des pirates, le plus souvent munis d’armes à feu. L’IMB-ICC met en avant « les actions de la police maritime indonésienne qui a lancé des patrouilles régulières dans les secteurs à risque élevé pour réduire le nombre d’incidents ». Avec 19 actes, les eaux situées tout autour du continent africain constituent la deuxième zone géographique à risque au premier trimestre 2014. Sur ce total de 19, l’Afrique de l’Ouest compte 12 actes dont deux détournements de navires, 39 membres d’équipage pris en otage et deux kidnappés. Les eaux à proximité du Nigeria ont été les plus dangereuses avec six attaques. « L’Angola a vu son premier détournement montrant la capacité accrue de la piraterie nigériane si rien n’est fait pour la contrer », alerte l’IMB-ICC. Cet organisme assure aussi que pour le secteur de l’Afrique de l’Ouest, un grand nombre d’actes ont eu lieu au premier trimestre mais n’ont pas été déclarés. Au large de la Somalie, cinq actes ont été rapportés au premier trimestre 2014 sur le total de 19 pour l’ensemble des eaux autour du continent africain. C’est exactement le même nombre qu’au premier trimestre 2013. Surtout, aucun des cinq navires n’a été arraisonné, aucun membre d’équipage n’a été pris en otage ou kidnappé au large de la Somalie. Les cinq actes déclarés se déclinent donc en trois tentatives ratées et deux navires ayant fait l’objet de tirs d’armes à feu. Le directeur de l’IMB-ICC, Pottengal Mukundan, a déclaré: « Bien que le nombre d’attaques apparaît faible, la menace de la piraterie somalienne reste évidente. » Le nombre d’actes très réduit au large de la Somalie est largement lié à la présence des forces navales internationales, a continué Pottengal Mukundan. Aussi, il ne faut pas réduire le nombre de ces dernières car « un seul succès des pirates à proximité de la Somalie suffirait pour tout remettre en cause. Il ne faut montrer aucun signe de complaisance », a insisté le directeur de l’IMB-ICC. Enfin, celui-ci a appelé « les armateurs, les capitaines et tous les marins à ne pas relâcher leur vigilance et à continuer à appliquer strictement les recommandations des Best Management Practices ».