Ce nouveau fonds s’appellera Solimar. Inscrit dans la loi de réforme du marché du travail adoptée en 2012 par le gouvernement de technocrates de l’ancien commissaire européen Mario Monti, ce fonds de solidarité bilatéral est destiné aux travailleurs du secteur maritime italien. Ainsi, les sociétés d’armateurs qui devront réduire leur personnel de terre ou administratif bénéficieront de cette nouvelle couverture. Le scénario sera identique en cas de mise en liquidation, de faillite ou d’interruption des activités des armateurs en cas de restructuration. Pour obtenir le soutient de Solimar, les sociétés devront présenter un dossier expliquant leur situation économique, les raisons de leur état de crise et les coupes salariales qu’ils devront effectuer. Enfin, ils devront détailler le montant de ces réductions qui seront compensées par Solimar sur une période de douze mois. Le fonds sera financé aux deux tiers par les compagnies de navigation et un tiers par les salariés moyennant un prélèvement à la source.
« Un accord d’une portée historique »
S’agissant d’un organisme lié à la prévoyance sociale, le siège de Solimar sera installé dans les bureaux de l’INPS, l’institut de la prévoyance sociale italienne. L’administration sera confiée à un comité composé de cinq experts nommés pour quatre ans par les syndicats et cinq autres par les trois grandes sociétés d’armateurs, Confitarma, Fedarlinea et Federimorchiatori. Enfin, deux fonctionnaires des ministères du Travail et des Politiques sociales et du Trésor participeront. « Les droits sociaux des travailleurs du secteur maritime sont finalement pleinement reconnus et leurs revenus seront garantis en cas de crise des sociétés d’armateurs », estime Stefano Messina, président de la commission des ressources humaines et des relations industrielles de Confitarma. Pour leur part, les syndicats parlent de conquête sociale. « C’est un accord d’une portée historique, les travailleurs du secteur maritime n’ayant jamais bénéficié d’un soutien, qui permettra d’éviter les licenciements massifs comme cela a toujours été le cas en période de crise. »