Le Brésil régresse dans le classement de la Banque mondiale

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En 2013, le Brésil est passé au 65e rang – son pire résultat depuis le lancement de cette étude en 2007. Sur le segment « qualité et compétence logistique », le Brésil est placé à la 50e position. En revanche, dans la catégorie « services douaniers et douanes », le pays chute à la 94e place. Ce piètre résultat global place le Brésil loin derrière certains autres pays sud-américains, tels que le Chili (42e place), le Mexique (50e place) ou l’Argentine (60e place).

Paulo Fleury, directeur général de l’Institut de logistique et de supply chain (Ilos), juge ce résultat « désastreux » pour le pays. « L’heure de vérité est arrivée. Le Brésil a investi des milliards en travaux d’infrastructures de transports qui, pour des problèmes de gestion, n’ont pas été terminés, et en voici le résultat, estime-t-il. Comme les travaux restent sur le papier, mais que la demande en termes de transports augmente, étranglant le système, la frustration ne fait qu’augmenter. Même les concessions annoncées l’an dernier n’ont pas réussi à calmer les esprits. » Un rapport mené par Ilos montre que le retard moyen dans les travaux du Programme d’accélération de la croissance (PAC) est de 48 mois. Il existe par ailleurs un énorme écart entre le budget annoncé des travaux et leur coût réel. Selon l’Institut, l’augmentation serait en moyenne de 85 %.

Des PAC décevants

Au début de son second mandat, en janvier 2007, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a lancé le premier volet du Programme d’accélération de la croissance (PAC), doté de 100 Md€ sur 2007-2010. Neuf mois avant de quitter ses fonctions, il a présenté un ambitieux plan d’investissements de 660 Md€ sur six ans, essentiellement financé sur fonds publics, mais aussi privés. Les grands travaux d’infrastructures de ce PAC2 sont destinés à moderniser le pays et à soutenir des perspectives économiques prometteuses. Ils concernent six secteurs prioritaires, dont l’énergie, l’habitat et les transports. Le Brésil se préparant à accueillir la Coupe du monde de football (2014) et les Jeux Olympiques d’été (2016), des travaux d’amélioration ont été prévus dans quatorze aéroports, et de gros efforts devraient être menés dans les ports (par exemple, un programme de dragages prévu dans vingt ports cette année).

Toutefois, les chantiers du PAC n’ont pas tenu toutes leurs promesses, en raison de la lenteur des ouvrages. Par ailleurs, ils s’avèrent insuffisants face à l’ampleur des lacunes en termes d’infrastructures. Ainsi, la deuxième phase du PAC prévoyait d’y consacrer un budget d’1 % du PIB par an pendant quatre ans, auquel s’ajoutent d’autres programmes d’investissement. Or, selon une étude de Morgan Stanley de 2010, le Brésil aurait besoin d’investir dans les infrastructures 6 % à 8 % du PIB chaque année pendant vingt ans pour rattraper le niveau des infrastructures de la Corée du Sud, et 4 % pour rattraper celui du Chili, référence en la matière en Amérique du Sud.

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