Les coûts portuaires nigérians à la loupe

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Le coût de passage portuaire au Nigeria est élevé en raison des nombreuses taxes et autres prélèvements sur les marchandises. « Il est devenu difficile de demander aux opérateurs d’emprunter les ports nigérians », a déclaré la présidente de l’association des opérateurs de terminaux au Nigeria (Sea Terminal Operators Association of Nigeria – Stoan), Princess Vicky Haastrup. Comparant les différents coûts du passage portuaire au Nigeria et dans les pays voisins, la présidente de la Stoan a souligné que les importateurs payent beaucoup plus au Nigeria en fonction des exigences qu’ils peuvent attendre, notamment sur les routes. De plus, selon les opérateurs de terminaux privés, des agences locales du gouvernement appliquent des prélèvements tant sur les importateurs que les exportateurs qui ne sont pas appliqués dans les pays voisins. Elle a pris pour exemple les récentes décisions du gouvernement nigérian de taxer à hauteur de 110 % les importations de riz. « Dans le même temps, cette taxe est à 7 % au Bénin et 0 % au Cameroun. Outre le fait que ces nouvelles mesures favorisent la contrebande, elles font perdre des milliards de nairas (monnaie locale) au gouvernement qui profitent aux pays voisins. »

Vicky Haastrup a mis en exergue les efforts entrepris par la profession des opérateurs de manutention dans les ports nigérians. Les investissements réalisés dans les terminaux portuaires ont permis au pays d’accroître son volume de marchandises traitées dans les ports nationaux.

En faisant le tour de table des soucis des coûts portuaires au Nigeria, la présidente de la Stoan a mis en exergue les difficultés d’accès aux terminaux pour les camions. « La congestion routière aux abords des terminaux est devenue un souci majeur pour les opérateurs de terminaux. Il nous arrive parfois de ne pas pouvoir décharger des navires parce que des camions sont bloqués sur les routes d’accès aux ports. »

Des tarifs extrêmement bas

Ces revendications des opérateurs de terminaux au Nigeria visent aussi les trafics avec les pays enclavés de la région. À la différence des trafics destinés au Nigeria, l’autorité des ports nigérians, la Nigerian Ports Authority, demande aux opérateurs portuaires de traiter ces marchandises à des tarifs très bas. « Ils sont extrêmement bas et ne sont pas commercialement tenables. Nous sommes des sociétés privées et nous ne pouvons pas jouer au Père Noël toute l’année pour ces pays. Si les pays enclavés, comme le Niger ou le Tchad veulent travailler avec nous, nous en serons fier et nous le ferons à des tarifs normaux », souligne la présidente de la Stoan qui demande à l’agence gouvernementale des ports de payer la différence, si cela devient une stratégie du gouvernement.

La congestion portuaire et les ports secs

Lors du conseil des ministres du gouvernement du Cameroun du 26 février, le ministre des Transports a fait une présentation du système portuaire national. Il a rappelé que la réforme du système portuaire de 1998 et le schéma directeur de 1999 ont positionné le port de Douala au centre de ce système pour le fret. Le port de Kribi devrait être opérationnel « dans les tout prochains mois », a rappelé le ministre camerounais des Transports. Il sera complémentaire avec Douala. À la suite de cette présentation, le premier ministre du Cameroun, Philémon Yang, a demandé au ministre des Transports de travailler à l’augmentation des capacités de stockage en privilégiant les « ports secs » pour désengorger des établissements comme Douala.

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