Après deux semaines d’arrêt, les travaux d’élargissement reprennent

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L’ACP a procédé le 24 février à un versement de 36,8 M$ pour faire face aux coûts les plus urgents. La somme, qui correspond aux travaux facturés en décembre, permettra le paiement des ouvriers et servira à faire face aux obligations vis-à-vis des fournisseurs. Une mesure que l’ACP avait annoncée dans un communiqué, le 19 février, afin d’avancer dans la négociation et à la condition que les travaux reprennent. Le GUPC a annoncé le 20 février que ses négociations avec l’ACP se poursuivaient « afin de signer un mémorandum dans les prochaines semaines ». Quelques désaccords subsistent encore comme la date de livraison des nouvelles écluses que le GUPC est chargé d’installer, le programme d’exécution des travaux ou encore le calendrier d’apurement des retards de paiement.

Plusieurs propositions de financement

Les deux parties ont notamment discuté de la possibilité de la conversion d’une obligation de 400 M$ de l’assureur Zurich North America, en un emprunt, afin que le consortium puisse garantir une injection d’argent liquide sur le court terme pour pouvoir continuer les travaux. L’assureur, qui ne souhaite pas mettre d’argent dans le projet, a de son côté demandé aux banques de procéder au financement, mais les créanciers demandent des garanties. Le gouvernement espagnol pourrait de son côté accepter de changer le statut d’une garantie d’État de 200 M$ qu’il avait fournie en 2009 au groupe Sacyr, alors très endetté, lorsqu’il a obtenu le contrat d’élargissement du canal. Cette garantie deviendrait ainsi un soutien de financement pour terminer le projet. Il y a toutefois un désaccord au sein du gouvernement espagnol sur une possible ingérence dans un projet privé. Une autre proposition fait état de la possibilité que l’ACP et le GUPC versent chacun 100 M$. Le 12 février, Jorge Quijano, l’administrateur du canal de Panama, a déclaré, après s’être entretenu avec des responsables d’entreprises réunies au sein du GUPC, que l’Autorité du Canal n’a pas abandonné l’alternative de prendre en chargé elle-même les travaux.

Le troisième système d’écluses, qui doit permettre le passage de navires beaucoup plus gros, réalisé à environ 70 %, a accumulé un retard de neuf mois et ne pourra pas être inauguré cette année comme prévu. Jorge Quijano a jugé qu’il était encore possible « de terminer les travaux en décembre 2015 ». Mais selon des évaluations de l’assureur Zurich, le projet ne devrait pas parvenir à son terme avant trois ou cinq ans si aucun accord n’est conclu. Cette crise autour du paiement d’un surcoût de 1,6 Md$ a de nouveau retardé la date de livraison prévue du chantier. Initialement espérée pour cette année, coïncidant avec le centenaire du canal, l’inauguration de la voie élargie a déjà été repoussée à mi-2015 en raison de précédents contretemps, mais n’est pas attendue désormais avant décembre 2015. Le conflit pèse sur les délais et la perte de revenus liés aux péages maritimes qui pourrait coûter plusieurs millions de dollars au Panama. Il représente par ailleurs un sérieux contretemps pour les compagnies maritimes internationales qui projettent d’envoyer de plus gros navires à travers ce passage qui relie la région de la côte du golfe des États-Unis aux marchés asiatiques. Officiellement, le projet dans son ensemble est avancé à 72 % et les nouvelles écluses, confiées à GUPC, à 70 %. Après la mise en service, les autorités tablent sur des revenus en hausse de 200 M$ la première année, de 400 M$ la deuxième, et de 2 Md$ la troisième.

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