Les ports des États-Unis impactés par le futur canal de Panama

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Au cours de l’année 2013, l’administration maritime des États-Unis, la Marad, a mené une étude sur l’impact du futur canal de Panama sur les ports américains. Publiée en décembre, cette étude intervient à 15 mois de l’ouverture du futur canal. L’objectif est de décrire les impacts sur l’industrie maritime et portuaire nationale du nouveau gabarit du canal de Panama. Il apparaît que les travaux en cours d’extension de la capacité d’accueil du canal de Panama modifieront sensiblement les conditions de transport sur les États-Unis, tant pour les lignes conteneurisées maritimes que les trafics de vracs. À titre d’exemple, l’étude cite le cas des exportations vers l’Asie des céréales. Avec l’agrandissement des écluses du canal, les capacités d’export sur des navires de plus grande taille seront un gage de meilleure rentabilité pour les opérateurs.

Du côté des conteneurs, les travaux d’extension du canal vont impliquer une concentration dans les escales. Les armateurs assurant les liaisons entre l’Asie du Nord-Est et la côte Est des États-Unis déploieront des navires de plus grande taille. Pour rentabiliser leurs escales, seuls quelques ports seront desservis. Pour les ports américains, cela signifie que ceux qui offrent les capacités de manutention les plus productives pourront gagner la bataille. Les ports américains doivent aussi se préparer à recevoir ces navires, tant sur les conditions nautiques que sur les infrastructures terrestres, et notamment sur les connexions ferroviaires et les liaisons entre les terminaux portuaires et ferroviaires.

L’étude met aussi en lumière la possibilité que les armateurs utilisent des ports de transbordement dans les Caraïbes. Les investissements dans les ports américains dépendront de ces choix stratégiques des armateurs. Dès lors que les armateurs auront décidé de transborder des boîtes en sortant du canal et donc d’acheminer par feeder les conteneurs vers les ports américains par des navires de plus petite taille, les investissements aux États-Unis ne seront pas nécessaires. Enfin, dans son approche, la Marad propose le développement d’autoroutes maritimes (marine highways) pour relier les grands ports et les ports moins importants. Les coûts de manutention et de transport en short sea seront déterminants pour éviter la congestion des systèmes de transport terrestres.

Les États du golfe du Mexique aux premières loges

Dans son étude, la Marad estime que ces travaux auront des effets sur les coûts de transport. Avec des plus grands navires, le coût à la boîte sera réduit mais, « ces économies pourraient être absorbés par les transporteurs terrestres », note l’étude. Des prévisions qui dépendent d’autres facteurs comme les taxes prélevées par l’autorité du canal pour ces navires de grande taille ou encore les coûts portuaires. Outre les ports, les régions des États-Unis ne seront pas toutes logées à la même enseigne. Les États de Louisiane, Mississippi et Alabama vont être aux premières loges pour bénéficier du futur canal de Panama, et notamment pour les exportations des céréales et des produits pétroliers. L’utilisation de navires over-Panamax rentabilisera leurs exportations. Les États du Mid West, Kentucky, Tennesse, Ohio et Michigan tireront profit de l’extension du canal. Les États situés à l’ouest des Appalaches ne devraient pas connaître de modifications avec ce canal.

La Marad conclut son étude en ouvrant sur une nouvelle enquête quand le canal aura ouvert. Elle devrait guider les investissements publics et privés en fonction des choix stratégiques des opérateurs.

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