La consommation d’énergie des pays en voie de développement devrait dépasser cette année celle des pays de l’OCDE, selon Anne-Sophie Corbeau, Senior Analyst Gas, Coal and Power Markets, à l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE). L’Asie reste la région la plus dynamique au niveau de la demande. La consommation de la Chine a encore connu une croissance de 12 % en 2013. Le pays continue d’utiliser le charbon comme principale source énergétique, mais s’intéresse de plus en plus aux solutions alternatives, comme le nucléaire ou les énergies renouvelables, afin de freiner la pollution de ses grandes villes. D’avantage de systèmes photovoltaïques ont été installés en 2013 au Japon et en Chine qu’en Europe et aux États-Unis. La Chine a par ailleurs importé massivement du gaz naturel liquéfié (GNL) en 2013. L’AIE estime que le pays devrait multiplier par deux sa consommation d’énergie entre 2012 et 2018. Outre la Chine, plusieurs pays asiatiques se sont fortement intéressés au GNL, provoquant une baisse d’un tiers des livraisons de cette énergie en Europe. Le GNL, fortement demandé, a pourtant connu un faible déclin en 2013, les pays producteurs le gardant souvent pour la consommation domestique. Au Japon, comme en 2012, la production de nucléaire est restée inexistante l’année passée. En revanche, des centrales à charbon commencent à se développer dans le pays. Les acheteurs asiatiques, souvent considérés comme indicateurs par l’AIE, importent pour l’instant du GNL. Ils hésitent encore néanmoins entre l’importation du gaz américain ou continuer de signer des contrats avec indexation sur le prix du baril. L’Asie s’intéresse par ailleurs de plus en plus aux énergies renouvelables. Dans le secteur du pétrole, la production a augmenté en Amérique du Nord, notamment avec le pétrole de schiste. Les États-Unis ont de moins en moins besoin d’importer. Ce pétrole, plus léger, marque un énorme changement sur le marché de l’énergie mais aussi sur celui du transport – avec de nouveaux mouvements internationaux – et du stockage.
Le charbon reste attractif en Europe
En Europe, la consommation a été portée par un hiver assez long dans le marché résidentiel, mais les prix relativement élevés ont limité la demande industrielle. Les énergies renouvelables sont en plein boom à l’échelle européenne. Les centrales à charbon restent néanmoins attractives à cause de ses prix bas, entraînant la fermeture de centrales à gaz. En revanche, en Grande-Bretagne, des centrales à charbon vont fermer suite à de nouvelles législations environnementales.
Au niveau de l’Hexagone, la Direction générale de l’Énergie et du Climat planchera sur plusieurs sujets en 2014 avec, en premier lieu, une loi de programmation qui devrait être votée cette année après un long débat national sur la transition énergétique. Un plan de sortie nucléaire sera aussi étudié par une commission d’enquête présidée par le député PS de l’Isère, François Brottes. Elle s’intéressera aux coûts que cette énergie engendre au niveau international et déterminera si un plan de sortie du nucléaire est envisageable en France. En outre, le 22 janvier, la Commission européenne présentera ses recommandations pour l’étude de différents scénarios possibles en matière d’énergies vertes.