Fermer la direction générale des ports pour des raisons budgétaires. Voilà la décision que veut adopter le ministère des Infrastructures et des Transports italien dans le cadre de l’application du plan de réduction des dépenses publiques.
Cette décision a provoqué une véritable levée de boucliers des opérateurs de secteur, toutes catégories confondues. Dans une lettre adressée au président du Conseil, le démocrate Enrico Letta, les associations du cluster maritime – à savoir Assoporti (association des ports), Assologistica (associations logistiques), Assiterminal (association des terminaux) – et celles des agents Federagenti et Fesdespedi ont exprimé leur contrariété. « 80 % des marchandises importées et exportées transitent par les ports transalpins qui produisent de la richesse, de l’emploi et rapportent 16 M€ à l’État chaque année », ont tonné les associations. Elles ont aussi ajouté que les ports ont été indiqués avec « une clarté sans précédent » par l’Union européenne comme une ressource stratégique essentielle pour la relance économique des pays membres. « Contrairement à la Grèce qui vient de créer un ministère de la Marine pour exploiter les ressources portuaires, l’Italie va à contre-courant et veut détruire le ministère des Infrastructures en fermant la direction générale des ports », ont déclaré les associations.
Dans un communiqué, le ministère des Infrastructures tente de se justifier. « Le plan de rationalisation mis en place par le ministère pour réduire le nombre d’autorités portuaires (24) pour introduire un concept de districts logistiques-portuaires afin d’augmenter le niveau de compétitivité de la péninsule au niveau international prouve que nous ne voulons pas détruire, mais améliorer le système », s’est défendu Maurizio Lupi. Cette réorganisation implique la mise en place d’une direction générale pour la surveillance des autorités portuaires, des infrastructures et du transport maritime. Dans ce contexte, deux directions générales sont une véritable surcharge économique, estime le ministre. Le dossier n’est pas encore bouclé. Le gouvernement, qui a déjà fort à faire avec les protestations du Mouvement des Fourches, les « bonnets rouges » italiens, n’a pas envie de se mettre tous les Italiens à dos.