Dans son dernier rapport portant sur les neuf premiers mois 2013, le BMI a répertorié 188 attaques ou tentatives d’attaques, un chiffre en forte baisse puisque 233 actes de piraterie se sont produits l’année dernière. Il s’agit du taux le plus bas depuis 2006 avec 174 attaques recensées. Le BMI attribue cette diminution notamment au ralentissement de l’activité des pirates somaliens. Les prises d’otages ont aussi nettement diminué, avec 266 marins pris en otage cette année, par rapport à 458 au cours des trois premiers trimestres de 2012: 34 ont été kidnappés, 20 blessés et un tué. Dix navires ont été détournés, 17 ont été la cible de tirs, 140 ont été abordés et 21 autres ont subi une tentative d’attaque. « Bien que le nombre d’attaques soit en baisse dans l’ensemble, la menace d’attaques demeure, surtout dans les eaux au large de la Somalie et dans le golfe de Guinée. Il est essentiel que les capitaines continuent à être vigilants lorsqu’ils voyagent dans ces eaux », a déclaré le directeur du BMI, Pottengal Mukundan. Six pays concentrent les 2/3 des attaques ou tentatives d’attaques rapportées dans le monde: l’Indonésie (68 attaques), le Nigeria (29), le Togo (7), le Bengladesh (10), l’Égypte (7) et l’Inde (7).
Le golfe de Guinée a enregistré 43 attaques de piraterie cette année, avec 132 membres d’équipages pris en otage. Selon les statistiques de l’organisme, le Nigeria est la principale source de piraterie dans la région, avec 29 attaques recensées au cours des neuf premiers mois de 2013, contre 21 en 2012. « Les pirates, souvent lourdement armés et violents, prennent pour cibles les navires et leurs équipages le long de la côte, des fleuves, des zones de mouillage, des ports et des eaux environnantes. Dans de nombreux cas, ils saccagent les navires et volent la cargaison, généralement du gazole », souligne le BMI. 34 enlèvements de marins se sont produits dans le golfe de Guinée, dont 32 au Nigeria et deux au Togo. Le rapport indique que toute la région du Golfe de Guinée doit être surveillée car les pirates tendent à s’éloigner de plus en plus des côtes nigériennes. Un navire citernier a notamment été pris pour cible en juillet au large de Port Gentil, au Gabon.
Une vigilance continue nécessaire
Les attaques au large de la Somalie ont continué à baisser très fortement avec seulement 10 incidents attribués aux pirates somaliens cette année et 34 marins retenus en otage. Une baisse due à l’intensification de l’intervention militaire active, aux opérations militaires anti-piraterie terrestres, aux mesures préventives et à l’augmentation des gardes armés à bord des navires. Néanmoins, « une vigilance maintenue et renforcée est encouragée », précise le rapport.
« Le rôle crucial des navires militaires au large des côtes de Somalie ne doit pas être sous-estimé. Leur présence assure que les pirates n’agissent pas en toute impunité comme auparavant », soutient Pottengal Mukundan. La piraterie somalienne repose essentiellement sur l’enlèvement contre rançon. Les pirates somaliens sont généralement lourdement armés, avec des armes automatiques et des lance-grenades, et ils utilisent parfois des petits navires pour mener des attaques loin des côtes somaliennes. Le rapport indique que la baisse d’actes de piraterie pourrait également être attribuée à la mousson dans le Nord-Ouest de l’Océan Indien qui peut avoir empêché les pirates opérant à partir de petites embarcations à prendre la mer. Une vigilance accrue dans cette région à la fin de la période saisonnière est par conséquent recommandée par le BMI.
L’Indonésie recense le plus grand nombre d’attaques avec 68 assauts. Des incidents qui ne sont toutefois « pas comparables aux attaques qui se produisent dans le golfe de Guinée et le golfe d’Aden », souligne le BMI. Les attaques au large de l’Indonésie sont en grande majorité beaucoup moins violentes, menées à l’arme blanche, et se produisent le plus souvent lorsque les navires sont à quai.