Le West Africa Trade Hub est une émanation du programme américain US Aid, dont l’objectif est d’apporter une aide aux pays émergents. En Afrique, ce programme se retrouve dans le West Africa Trade Hub (Wath) dont l’objectif vise à travailler avec les entrepreneurs pour améliorer les transports, l’accès au financement, l’environnement des entreprises et les TIC afin de rendre les entreprises d’Afrique de l’Ouest plus compétitives.
Depuis plusieurs années, cette organisation examine les conditions logistiques des différents corridors intérieurs d’Afrique de l’Ouest. Après avoir examiné le corridor Lomé-Ouagadougou en 2012, le Wath s’est penché sur la logistique au départ du port de Téma vers Ouagadougou et Bamako. La première conclusion de ce rapport est encourageante.
Les coûts logistiques sur les corridors intérieurs en Afrique de l’Ouest ont enregistré une baisse de 9 % quand les « perceptions illégales » voient leur chiffre chuter de 50 %. Une donnée qu’il nuance en rappelant que ce corridor se caractérise par « des coûts élevés, des temps de transit longs, des retards et l’incertitude, comme c’était le cas avec les axes Téma-Ouagadougou et Lomé-Ouagadougou ».
L’un des sujets de satisfaction pour ce corridor se retrouve dans les temps de transports et retards raccourcis. Le temps total de transport sur l’axe s’est réduit de 4 % entre 2008 et 2012. Une donnée somme toute infime mais qu’il faut mettre en perspective des temps d’attente des navires dans les ports. Le traitement des navires dans les ports augmentant, le temps de transport intérieur s’est plus largement réduit. Selon l’étude, entre Téma et Bamako, ce temps a été réduit de 15 %. Ces points d’amélioration enregistrés sur le corridor ne sont qu’une étape, selon les responsables du Wath. Elles sont notamment à entreprendre sur les perceptions illicites, la meilleure utilisation des installations et de l’équipement et le traitement plus rapide des marchandises.
Agir sur plusieurs leviers
Parmi les recommandations faites par le Wath pour une plus grande fluidité du commerce avec les pays sahéliens, il propose une intégration régionale sous la forme d’un marché commun, de l’élimination des frontières internes et la simplification du code douanier de la Cedeao. L’aspect douanier de ce corridor est un vecteur important d’amélioration de la compétitivité. Le Wath propose une douzaine de mesures en faveur de la modernisation de la douane et de la disponibilité des informations. Il propose entre autres la création d’une coopération de l’agence frontalière avec notamment des installations communes et des contrôles conjoints, mais surtout des mesures en faveur de la simplification de ces procédures. Parmi les autres mesures proposées entrent dans la liste la réforme du système du transport routier local, l’accélération du commerce intrarégional, des actions au niveau des ports et des passages frontaliers, l’assurance et la garantie des cargaisons, la sécurité et la sûreté des trafics et l’élimination des points de contrôle et de la corruption locale.
En étudiant le corridor entre Téma et Bamako, le Wath s’attache davantage à l’analyse d’une situation qui a tendance à s’étendre sur l’Afrique dans les temps de transport. En effet, le trafic sur ce corridor reste limité. Si le port de Téma a vu ses trafics augmenter de 12 % en 2012, le trafic avec les pays sahéliens est en régression. Le port de Téma a enregistré une hausse de 7 % quand Dakar et Abidjan sont sur des tendances de 20 %. Une des raisons avancées à cette moindre augmentation tient, selon les auteurs du rapport, à la taxe à l’essieu mise en œuvre au Ghana. La position du port de Téma pour la desserte de Bamako s’avère plus difficile compte tenu de sa position géographique. La majorité du trafic malien passe par Dakar, de par sa proximité et sa liaison ferroviaire, et par le port d’Abidjan. Téma reste malgré tout un port d’entrée pour les marchandises maliennes mais à hauteur de 4 % de son trafic total, soit 167 000 t, quand Dakar traite 2,3 Mt et Abidjan plus de 1 Mt.