STX presse ses syndicats d’accepter une baisse du coût du travail

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Bras de fer en vue aux chantiers navals STX sur le coût du travail. En conférence de presse de rentrée, Laurent Castaing, directeur général de STX France, vient d’annoncer « des décisions, très vite » en faveur de la compétitivité. Il envisage – ce n’est pas encore tranché – soit un blocage des salaires pendant trois ou quatre ans, soit la dénonciation des accords d’entreprise sur le temps de travail ouvrant la voie à une renégociation des 35 heures. L’objectif est de diminuer le coût du travail de 5 % à 10 %. « Une nécessité pour le futur. C’est cela qui n’est pas compris », précise Laurent Castaing. Le 29 août, au cours d’une ultime réunion, les syndicats ont refusé un plan de compétitivité proposé depuis huit mois par la direction, bâti autour de cet objectif de 5 % à 10 % de baisse du coût du travail, grâce à 20 mn de travail supplémentaire par jour. Ce jour-là, la CGT (premier syndicat à STX France) et Force Ouvrière, opposées depuis le début à tout accord de compétitivité au prix d’une « régression sociale », ont été rejointes dans leur refus par la CFDT, 2e organisation syndicale, et la CFE-CGC pour qui l’accord proposé reste « déséquilibré ». « Travailler plus pour le même salaire, ça ne marche pas, résume Johan Jardin, délégué CFDT. Voilà plus de quinze ans que les salariés font des efforts, à coup de plan d’économies, sans rien voir venir pour eux. »

Par ses annonces, la direction de STX entend « exposer » sa ligne et peser ainsi sur les élections professionnelles du 17 octobre. Elles doivent grosso modo départager un camp du refus de tout accord de compétitivité, et un autre à la recherche d’un tel accord.

Construction de l’Oasis-3

STX installe ce débat dans la perspective de la construction, qui a commencé le 23 septembre, de l’Oasis-3 pour RCCL . « Dès le départ, en décembre, j’ai indiqué aux organisations syndicales que nous avions pris cette commande, alors que les chantiers n’avaient plus de travail, dans des conditions économiques très difficiles. Nous devions nous revoir sur le coût du travail », indique Laurent Castaing.

Le chantier de Saint-Nazaire est aujourd’hui en meilleure posture. En avril, RCCL pourrait lui commander un Oasis-4. D’autres gros paquebots sont en projet, notamment chez MSC, client traditionnel des chantiers de Saint-Nazaire. Pour construire des ferries, STX est en lice auprès de trois armateurs, dont la SNCM. Le chantier a pris, en Angleterre, sa première commande de fondations d’éoliennes marines. Il a embauché 50 personnes depuis le début de l’année essentiellement pour ses bureaux d’études, en recrute 50 autres en ce moment. Ses effectifs se stabilisent entre 2 200 et 2 300 personnes. « Mais autour de nous, les concurrents ont bougé sur la compétitivité », insiste Laurent Castaing.

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