Ils ont distribué des flyers aux portes de l’Espace Encan qui recevait les adhérents du Parti socialiste pour son université d’été qui se déroule traditionnellement à La Rochelle. Ils ont parcouru les terrasses du Vieux port sur lesquelles se relaxaient les « universitaires » pour discuter et convaincre. Jean-Paul Hellequin et Laure Tallonneau, les chevilles ouvrières de l’association Mor Glaz, sont ainsi allés à la rencontre des socialistes pour leur rappeler leurs engagements de campagne lors de la présidentielle de 2012. Deux mille cinq cents tracts ont ainsi été généreusement répartis parmi les militants du PS.
« Nous réclamons un remorqueur de haute mer sur le golfe de Gascogne pour remplacer celui qui est parti en Manche », rappelle Jean-Paul Hellequin. Il y a deux ans, dans les mois qui ont précédé l’élection présidentielle, plusieurs élus socialistes sont alors montés au créneau sur le sujet. Ils ont regretté le départ de l’Abeille-Languedoc vers le détroit du Pas-de-Calais suite au désengagement britannique sur la surveillance de la zone et ont exigé du gouvernement d’alors de repositionner un remorqueur dans le golfe pour assurer la protection des marins et du littoral. « Nous voulons qu’ils mettent maintenant en application le discours qu’ils tenaient quand ils étaient dans l’opposition. »
À la mi-août, Frédéric Cuvilier, ministre des Transports, a répondu à un courrier de deux sénateurs sur le sujet. Certes, il reconnaît que la sécurité maritime doit être améliorée. Mais non, les budgets ministériels sont si étriqués qu’aucun subside supplémentaire ne peut lui être alloué.
Pour Mor Glaz, la réponse est irrecevable. D’autant que « les dangers dans le golfe de Gascogne sont réels ». L’association rappelle les mésaventures du Ostgard, le 22 juin. Ce navire de 90 m battant pavillon néerlandais a contacté le sémaphore de Belle-Île suite à un problème de propulsion. En l’absence de moyen de sauvetage, c’est un remorqueur portuaire de Saint-Nazaire qui est venu à la rescousse. Mais la remorque s’est rompue pendant l’opération et c’est le remorqueur de haute mer, l’Abeille Bourbon, qui a été appelé à la rescousse. Mais qui a finalement dû faire demi-tour pour ne pas laisser Ouessant sans protection. « On ne peut pas continuer avec cette situation bâtarde, plaide Jean-Paul Hellequin, et des remorqueurs portuaires chargés d’une double mission. Il faut un nouveau remorqueur d’au moins 160 t de traction pour couvrir le golfe. »