À Paris, ces magistrats découvrent les méthodes des enquêteurs d’une section de recherche et du Groupement d’intervention régional. À Lorient, il découvrent l’action des commandos de marine de la base de Lann Bihoué qui assurent en Somalie missions de surveillance, arrestations et recueil de preuves. Des magistrats français sont intervenus à Dubaï pour deux mois de formation aux principes du droit et aux textes compétents contre la piraterie. « Les Somaliens disposent, dans leur droit, d’un texte des années 1960 sur la piraterie, mais la notion d’association de malfaiteurs manque dans leur législation pour des interpellations avant les actes de piraterie en mer. L’ONU et le Pnud cherchent à mettre la Somalie en capacité à juger elle-même les pirates selon les standards du droit international », explique Alexis Bourroz, procureur de Lorient, formateur de formateur et intervenant à Dubaï. Mais l’État somalien est en pleine reconstruction, doté d’une constitution provisoire qui n’est pas encore en vigueur, et la justice est sous tension: le 15 avril, un attentat contre le tribunal de Mogadiscio a fait 43 morts, dont le commando suicide.
Les États d’Afrique occidentale songent à un code antipiraterie
Les chefs d’État des pays d’Afrique occidentale devraient se réunir ce mois-ci au Cameroun afin d’adopter un code pour combattre la piraterie en forte hausse dans les eaux du golfe de Guinée. Ce code, sur le modèle de celui adopté par les États d’Afrique de l’Est et de la péninsule arabique pour lutter contre la piraterie dans l’océan Indien, impliquerait des arrestations, des poursuites judiciaires ainsi que la saisie de navires utilisés dans des actes de piraterie. « Bientôt, probablement avant la fin du mois, les chefs d’État des nations de l’Afrique de l’Ouest se réuniront afin d’essayer d’adopter un nouveau code pour mener des actions contre la piraterie, a déclaré Koji Sekimizu, secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI). La piraterie dans la région est un phénomène récent qui nous inquiète. » Ne bénéficiant pas des services d’une force navale, le golfe de Guinée demeure un haut lieu de la piraterie, une protection dont bénéficient les pays d’Afrique de l’Est qui ont enregistré une nette réduction des cartes de piraterie au large de leurs côtes. Selon Koji Sekimizu, il est encore trop tôt pour savoir si un dispositif similaire serait nécessaire dans le golfe de Guinée.