Le trépied de la relance portuaire

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C’est une première depuis deux décennies. Le ministre en charge du Transport, de la Mer, et par voie de conséquence des ports, a choisi l’établissement du Grand port maritime de Rouen pour dévoiler une partie de sa politique portuaire. Devant les dirigeants des principaux ports français, Frédéric Cuvillier a donné la feuille de route pour que les ports français s’inscrivent dans la croissance économique. « Le point de départ de la stratégie portuaire… », a commencé par souligner le ministre. « Il faut appuyer la croissance bleue avec une nouvelle ambition portuaire. » Frédéric Cuvillier l’a déclaré: « Il ne s’agit pas d’une énième réforme. Les changements ont été opérés en 2008. » L’objectif de cette relance portuaire est de se placer dans une stratégie opérationnelle. Le plan de relance proposé par le ministre repose sur trois volets: la logistique, l’industrie et la gouvernance du foncier. Sur la logistique, le ministre souhaite que les ports s’inscrivent dans une démarche « d’architectes de la logistique ». L’objectif est de proposer et mettre en place des offres de transport fiables et compétitives en utilisant les modes de transport massifiés, et fluidifier le passage portuaire. Il faut reconquérir dans les ports les chaînes logistiques qui aujourd’hui empruntent d’autres établissements. Dans son document, le ministre précise que cela implique pour l’État d’intégrer la modernisation et la fiabilisation des dessertes des ports dans les projets stratégiques de RFF et VNF. Les ports doivent négocier avec RFF les sillons spécifiques dont ils ont besoin pour leurs clients. Enfin, l’État et les ports doivent concevoir et mettre en place des procédures simplifiées et faciliter l’accès aux outils portuaires à tous les utilisateurs.

Activités industrielles

Le deuxième pied de cette stratégie portuaire repose sur l’industrie. « Les ports français confortent leur vocation à être des lieux d’implantation privilégiés d’activités industrielles et économiques génératrices de trafics maritimes », indique le plan de relance. Il s’agit de se doter d’un plan pour l’accueil et le développement d’activités industrielles génératrices de trafic maritime. Le ministre a appelé les ports « à se saisir des enjeux de demain dans les filières d’avenir, comme l’énergie verte, l’éco-industrie, la chimie ». Il appelle à un renforcement des liens entre portuaires et universitaires, des institutions spécialisées et les pôles de compétitivité. L’État doit veiller à tout mettre en œuvre pour réduire le délai pour les implantations industrielles. Frédéric Cuvillier a surtout insisté sur les besoins, dans un futur proche, de nouvelles énergies. Il souhaite que les ports soient dans « l’anticipation de ce que sera demain l’exemplarité environnementale dans l’utilisation de carburants alternatifs ».

Dernier aspect de ce plan de relance portuaire: le rôle des ports dans l’aménagement du territoire est devenu un enjeu. L’objectif de ce troisième pied du trépied de ce plan de relance vise à disposer pour chaque port de plans d’aménagement s’inscrivant dans une démarche prospective. Les ports doivent optimiser la valorisation financière et patrimoniale des actifs fonciers. Il est prévu que les ports élaborent avec les collectivités locales un plan d’aménagement de chaque port. Avec l’État, les ports identifient les leviers de facilitation de réalisation des grands projets.

Cette stratégie de relance portuaire posée, le ministre a prévu la signature d’un contrat avec des objectifs qui conditionneront les investissements. Parmi les priorités du ministre s’inscrivent les dessertes des ports. « Il faut une sanctuarisation de la desserte des ports. » Pour Frédéric Cuvillier, la relance portuaire ne peut se faire sans un dialogue social. « Avec le dialogue social, la compétitivité a gagné du terrain. »

Pour les opérateurs présents dans la salle, le discours n’a pas rassuré. « Nous savions déjà que les ports ont ces trois actions à mener. Il reste maintenant à avoir des moyens concrets », nous a indiqué un responsable. Interrogé sur le concret de son plan de relance, le ministre n’a pas apporté de réponses. Il a répété qu’il faut une véritable stratégie portuaire pour « désenclaver les ports ».

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