« Notre organisation professionnelle regrette que la question de la protection privée à bord des navires français soit totalement escamotée du livre blanc sur la Défense, contrairement aux engagements du gouvernement, souligne un communiqué de presse d’Armateurs de France diffusé le 2 mai. Une question pourtant primordiale, continue l’organisation, eu égard à l’apparition de nouveaux foyers de piraterie au large du Nigeria et du golfe de Guinée. » Armateurs de France rappelle qu’en décembre 2012, et à nouveau en avril 2013, les ministres de la Défense et des Transports ont pourtant confirmé leur intention d’autoriser les armateurs français à embarquer des équipes de protection privées lorsque la Marine nationale ne peut pas mettre à disposition des militaires faute de disponibilité ou de délais de déploiement sur zone trop longs. Et cela se produit pour un tiers des navires français devant naviguer à proximité des zones dangereuses du point de vue de la piraterie.
« Une menace pour l’avenir du pavillon »
« Force est de constater que le traitement de cette question dans le livre blanc de la Défense est loin de correspondre aux promesses gouvernementales et aux attentes des armateurs français », souligne le texte de l’organisation. Cette dernière juge cette situation « regrettable » car, « dans un contexte ultra-concurrentiel », la France demeure, avec les Pays-Bas, le seul pays de l’Union européenne à ne pas autoriser la protection privée embarquée à bord des navires. Pour Armateurs de France, « les entreprises maritimes françaises perdent des parts de marché faute de pouvoir garantir en permanence la protection des navires, des équipages et des cargaisons ». Et Raymond Vidil, président de l’organisation, de lancer à nouveau un appel solennel au gouvernement: « L’absence de protection de nos navires fait peser une lourde menace sur notre compétitivité et sur l’avenir du pavillon français. Nous demandons au gouvernement de tenir ses engagements et espérons que le traitement réservé à la piraterie dans le livre blanc n’est pas le signe avant-coureur d’un désengagement de sa part. »