Une bonne nouvelle pour les sites de Gênes, Savone, Civitavecchia, Gioia Tauro et Cagliari, qui ont amplement protesté en décembre lorsque le port offshore de Venise a reçu un chèque de 100 M€ signé par le ministère des Transports italien. « Le déblocage de ces ressources servira à récompenser les autorités portuaires capables de gérer leurs ressources avec sagesse et d’investir dans les infrastructures et la compétitivité des sites italiens », a déclaré le ministre Corrado Passera.
Ainsi, le port de Gênes recevra un chèque de 20 M€ à titre de cofinancement. Celui de Savone, qui n’a demandé qu’une vingtaine de millions pour finir les travaux de construction du terminal de Vado, a reçu 25 M€. Et pour compenser les pertes liées à l’élimination de la taxe sur l’ancrage en 2012 (comme le port de Taranto), les sites portuaires de Gioia Tauro et de Cagliari toucheront respectivement, 3,3 M€ et 1 M€.
Une goutte d’eau…
Reste que pour de nombreux experts, cette enveloppe a la saveur d’une simple goutte d’eau car elle ne résout pas les nombreux problèmes d’un secteur, notamment en matière d’infrastructures et d’autonomie financières. « En Italie, tout est bloqué et le secteur ne peut pas décoller à cause de la bureaucratie. Les activités portuaires doivent demander des autorisations au ministère des Transports pour organiser un débat. Imaginez ce qu’elles doivent faire pour investir et développer leurs structures », analyse un expert sous couvert d’anonymat. Il ajoute que l’absence de mesures importantes comme la simplification douanière, par exemple, devrait assouplir la bureaucratie. « L’Italie est pénalisée par la bureaucratie. Pour preuve, les navires transitent par la péninsule mais débarquent leurs marchandises dans les ports du nord de l’Europe. Des douanes ouvertes 24 heures sur 24 et surtout plus souples en matière de paperasserie favoriseraient tout le système portuaire italien », ajoute cet expert.
Un autre coup de frein à la compétitivité est donné par l’absence de projets intermodaux, les liaisons entre les sites portuaires et le réseau ferroviaire étant insuffisantes. Une situation qui s’explique par l’absence de liquidité de l’État et de plans de développement durables des infrastructures.