La grogne a gagné le personnel des 28 autorités portuaires espagnoles et de Puertos del Estado qui dépendent du ministère de l’Équipement. Le motif? Le refus par le ministère des Finances et des administrations publiques d’entériner la troisième convention collective signée en juin. Celle-ci prévoit notamment une augmentation de la masse salariale de 1,3 % par an d’ici 2018, une proposition jugée « clairement incompatible avec l’imposition en règle générale de mesures de réduction et de restriction parallèles pour la totalité de l’emploi public », selon une note du ministère des Finances publiée le 30 janvier.
L’absence de coordination entre les deux ministères (Équipement et Finances) a abouti à un bel imbroglio. Les syndicats dénoncent l’intervention du ministère des Finances qu’ils estiment « sans fondement juridique », et affirment vouloir défendre les intérêts des salariés. Ce conflit s’insère dans une dynamique de lutte contre la politique d’austérité du gouvernement que les syndicats espagnols tentent également d’impulser dans d’autres administrations ou entreprises publiques espagnoles. Le ministère des Finances refuse de lâcher du lest.
Dans la mesure où la convention collective en vigueur arrivera à échéance au début du mois de juillet, le député socialiste des Asturies, Antonio Ramón Trevín, a dénoncé le risque pour les salariés des ports de se retrouver « sans convention collective ». Le sous-secrétaire d’État aux Finances, Mario Garcés, a récusé cette hypothèse et a plaidé pour la négociation d’un nouvel accord, tout en indiquant que, si nécessaire, le texte existant sera prolongé. Les syndicats, de leur côté, entendent maintenir la pression au cours des prochains mois.