Le GNL comme alternative au fuel lourd

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S’il y a un consensus entre les armateurs, les régions et l’Union européenne (UE) sur la nécessité de trouver une alternative au fuel lourd, deux principaux sujets ont fait débat: les possibilités de financement et les différentes solutions pour un « carburant propre ». L’UE a réitéré sa volonté d’aider les ports et les armateurs à la transition via une « boîte à outils », soit des mesures d’accompagnement à court terme sous forme de financements et de groupes de travail, notamment en recherche et développement. Le délai d’adaptation imposé aux acteurs, fixé à 2015, pour des émissions de soufre limitées à 0,5 %, est par ailleurs controversé par les armateurs. Trois options se dégagent pour atteindre un taux d’émission de soufre à 0,5 % d’ici 2015. La première solution serait de remplacer le fuel lourd par le gasoil, une possibilité qui s’avère particulièrement onéreuse. La seconde consiste à installer des scrubbers, c’est-à-dire des systèmes de nettoyage de fumée, dans les navires. « Mais il y a plusieurs freins à ce système, souligne Jean-Marie Millour, délégué général du Bureau français de promotion du short sea shipping. Ce type de machine n’est pas adaptable à tous les navires, l’investissement est très lourd et, surtout, son résultat n’est pour l’instant pas entièrement garanti par les fabricants. » C’est la troisième option, le gaz naturel liquéfié (GNL), abondant, transparent, inodore, non corrosif et non toxique, qui semble la plus envisageable malgré un coût qui s’annonce très élevé pour les navires et pour les infrastructures portuaires. Plusieurs enjeux se dégagent pour le GNL: il sera nécessaire d’assurer une maîtrise totale sur les plans de la sécurité et de l’environnement. Cela passera notamment par la compétence des intervenants via une formation. « Ce système comporte un certain nombre de verrous technologiques, déclare Sylvain Ringot, président d’Innocold. Il faut par exemple que l’on trouve un système de confinement, notamment pour protéger la coque autour de la zone d’alimentation en GNL. »

Un projet pilote à l’étude

Un projet pilote sur le développement du GNL sur le littoral français est à l’étude avec une première étape fixée au 1er janvier 2015. La situation géographique de Dunkerque, dans l’un des détroits les plus fréquentés du monde, est un atout stratégique pour faire du port un point de ravitaillement en GNL. Trois phases sont définies: en premier lieu, le soutage d’un ferry se fera par camions-citernes et des stockages de citernes GNL seront disposés sur des parkings. Puis l’approvisionnement des ferries se fera par un stockage fixe terrestre avec une canalisation cryogénique. Enfin, il y aura un poste à quai pour un navire ravitailleur en GNL et la canalisation cryogénique se fera vers un stockage fixe. « Il faudra par la suite identifier les développements ultérieurs sur la façade Manche/mer du Nord, souligne Jean-François Jouffray, coordonnateur de la Mission GNL et membre du Conseil général de l’environnement et du développement durable. Une forte implication des collectivités territoriales sera nécessaire. » Le projet Costa a étudié la possibilité d’un masterplan visant à étudier les répercussions d’une utilisation du GNL en mer du Nord, en Baltique et en Méditerranée. Un masterplan qui se monterait à 3 M€ et pour lequel l’UE contribuerait à 50 % du financement. Néanmoins, les retombées économiques s’annoncent très positives selon Max Vauthier, président de LNG Brokers SAS, « avec des coûts de transport interrégionaux réduits et une forte baisse des coûts environnementaux ».

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