« Pour les autoroutes de la mer, l’année 2012 est celle au cours de laquelle leurs perspectives ont très largement évolué, précise en introduction de son rapport le coordonnateur européen Luis Valente de Oliveira. La révision du RTE-T a entraîné une nouvelle définition du concept d’autoroute de la mer au sein de l’Union européenne (UE). Au total, il y a 19 projets en cours d’avancement. » Dans le cadre du RTE-T révisé, les autoroutes de la mer constituent désormais l’un des éléments du réseau de base pour le secteur maritime et l’un des liens indispensables du réseau secondaire. « Les autoroutes constituent en effet un couloir de transport invisible, mais entièrement disponible, couvrant toutes les zones côtières de l’UE. Elles sont donc un outil d’infrastructure-clé dans la mise en œuvre, le déploiement et le fonctionnement du nouveau RTE-T », continue le coordonnateur européen. La nouvelle importance des autoroutes de la mer au sein du RTE-T est liée à trois de leurs caractéristiques. Tout d’abord, elles contribuent à améliorer l’accessibilité et la cohésion au sein de l’UE. À ce titre, dans le cadre du réseau de base, elles sont la pierre angulaire de la dimension maritime de RTE-T car elles couvrent une vaste partie de l’espace maritime européen. Elles fournissent une plate-forme pour le développement de toutes les activités du transport maritime nécessaires à la compétitivité européenne. Une autre caractéristique des autoroutes de la mer est de relier de nombreux ports européens entre eux. Elles contribuent ici à l’amélioration des procédures de sécurité et de sûreté et aux systèmes de gestion du trafic. Elles permettent aux ports européens de devenir des points d’interconnexion avec d’autres modes, et de destination finale pour les passagers et les marchandises. Troisième atout des autoroutes de la mer: elles peuvent s’intégrer dans une chaîne logistique globale. Selon le rapport du coordonnateur, elles peuvent ici faciliter les combinaisons de modes de transport et d’unité de transport intermodal.
Un transport durable
Les autoroutes de la mer ont aussi une importance en matière de transport durable. Elles vont devoir être à la pointe pour le respect des normes relatives à la teneur maximale en soufre des combustibles marins. Ces dernières passeront de 1 % à 0,1 % à partir du 1er janvier 2015 dans les zones de contrôle des émissions de soufre des mers Baltique, du Nord et de la Manche, selon les dispositions prévues par l’Organisation maritime internationale (OMI). Les navires utilisés dans le cadre des autoroutes de la mer font partie de ceux concernés en premier par les mesures concernant le développement de solutions de soutage de gaz naturel liquéfié (GNL) dans les ports européens.
19 projets en cours
La plus grande place accordée aux autoroutes de la mer dans le RTE-T révisé explique en partie la multiplication des projets. Le coordonnateur présente l’état d’avancement de 19 projets. Les premiers d’entre eux ont démarré en 2008-2009. Les subventions européennes pour ces 19 projets s’élèvent à environ 170 M€ pour des investissements d’un montant total de plus d’1 Md€. Pour la période 2014-2020, elles devraient bénéficier de subventions européennes dans le cadre du programme « Connecting Europe Facility » auquel sont attribués près de 32 Md€ pour tous les projets de transport européens. À la fin de son rapport, le coordonnateur présente une liste de recommandations pour favoriser l’essor futur des autoroutes de la mer. Parmi elles: développer des infrastructures portuaires intégrées, améliorer les connexions avec l’hinterland, développer des systèmes d’information permettant de parvenir à l’implantation de guichets uniques, soutenir l’instauration des services électroniques douaniers, étendre la zone géographique des autoroutes de la mer aux pays non-membre de l’UE et à l’Afrique du Nord.