Dilma Rousseff s’est notamment appuyée sur la révision du décret 6.620/08 qui, depuis quatre ans, autorise uniquement les installations pouvant justifier de marchandises propres prépondérantes, et dont l’existence ne dépendait pas des marchandises d’entreprises tierces.
7,7 Md€ d’investissement
Désormais, les nouveaux terminaux privés, même dépourvus d’une majorité de marchandises propres, seront à nouveau autorisés par le gouvernement. Les effets de cette annonce ne se sont pas fait attendre. De grands groupes ont déjà soumis 23 projets au gouvernement, ce qui, d’après les estimations du Palais du Planalto, représenterait un investissement global équivalent à 7,7 Md€ à l’horizon 2017. Bien que le gouvernement n’ait pas encore présenté ces projets de manière détaillée, quelques informations sont d’ores et déjà disponibles. Gerdau prépare un investissement de 730 M€ aux alentours de Itaguaí (État de Rio de Janeiro). Un montant comparable est prévu par Bahia Mineração (Bamin) à Ilhéus (État de Bahia). À Porto Velho (État de Rondônia), Hermasa envisage un projet de 43 M€ afin de transporter des vracs solides. Deux installations destinées aux grains, qui sont estimées à 55 M€ environ, pourraient être construites à Santarém (État du Pará) par Bunge et par Cargill. Le littoral de l’État de l’Espírito Santo recevra deux grands investissements. L’un, Porto Central, est le fruit d’un partenariat entre des entrepreneurs de l’industrie minéralière et du port de Rotterdam. Il sera localisé dans la municipalité de Presidente Kennedy. L’autre, Porto Norte Capixaba, situé à Linhares, serait porté par l’entreprise minéralière Manabi. Son créneau: le minerai de fer, l’éthanol, le charbon et les engrais.
Faire jouer la concurrence
Dans les prochaines semaines, le gouvernement devrait communiquer sur chacune de ces propositions. Il ouvrira ces projets à la concurrence avant que l’Agence nationale des transports par voie d’eau (Antaq) n’émette son autorisation. Les « appels publics », qui seront détaillés dans un prochain décret, laisseront 30 jours à n’importe quelle entreprise pour proposer un projet alternatif. Si deux projets (ou plus) peuvent s’inscrire dans les lieux encadrés par la planification stratégique du Secrétariat spécial aux Ports, le gouvernement donnera alors son autorisation à la proposition qui prévoit le plus gros investissement ou la plus grande capacité en volume. Par ailleurs, ces terminaux en projet doivent impérativement être construits en dehors des ports organisés et administrés par les « Companhias docas ». Cette dernière condition devrait constituer un obstacle de poids pour l’un des projets présentés au gouvernement, celui d’Odebrecht, qui prétend installer son terminal de vracs solides et liquides au sein du port de Paranaguá (État de Paraná).