Pour lutter contre les lourdeurs et le coût de l’administration, le Brésil a lancé dès 2010 Porto Sem Papel. Ce programme, inclus dans le cadre du PAC 2 (vaste plan d’investissements baptisé Programme d’accélération de la croissance), visait la dématérialisation du système portuaire, dans un pays où il était encore nécessaire de fournir une centaine de documents papier pour toute opération portuaire. Le gouvernement assure que, depuis mai 2012, le programme fonctionne pleinement dans les ports de Salvador, Aratu et Ilhéus (État de Bahia), dans ceux de Fortaleza et Pecem (État du Ceará), ainsi qu’à Santos, Rio de Janeiro et Vitória. Selon le ministre du Secrétariat aux ports, Leônidas Cristino, ce mécanisme aurait largement amélioré le trafic des embarcations dans les eaux nationales, tout en augmentant la compétitivité des produits brésiliens. Il devrait d’ailleurs être généralisé, selon le ministre, à l’ensemble des ports brésiliens durant l’année 2013. Pour ce faire, un investissement avoisinant les 185 M€ est prévu.
Un objectif difficile à atteindre
Un vrai succès? Pas tout à fait, si l’on en croit les résultats d’une étude réalisée par la Confédération nationale du transport (CNT). 57,4 % des 212 agents maritimes consultés estiment que le programme fédéral Porto Sem Papel n’a pas amélioré, ni accéléré les méandres bureaucratiques dans les ports brésiliens. 75,4 % jugent que le temps d’attente n’a pas été réduit. Pour le directeur exécutif de la CNT, Bruno Batista, l’implantation de ce système informatique dans tous les ports d’ici à la fin de l’année est « un objectif difficile à atteindre ». Waldemar Rocha, vice-président de la Fédération nationale des agences de navigation (Fenamar), explique ces résultats décevants par le manque de coordination entre les différents organismes impliqués. « Beaucoup continuent à demander de la paperasse, comme la Police fédérale », admet-il. Un autre point délicat soulevé par Waldemar Rocha: le manque d’harmonisation d’un port à l’autre. « À Vitória, par exemple, il est nécessaire de fournir à la Police fédérale les documents maritimes de tout l’équipage. Dans d’autres ports, ceci n’est pas nécessaire. »
Chevron reprend ses activités au Brésil
Une décision de justice rejette l’injonction suspendant les activités de Chevron au Brésil, a indiqué le porte-parole du groupe. Le géant pétrolier travaillerait avec les agences de régulation pour un redémarrage en sécurité, a-t-il ajouté. Pour rappel, quelque 3 000 barils de brut se sont dispersés dans l’Atlantique en eaux profondes, dans le champ pétrolifère de Frade exploité par Chevron, à 370 km des côtes de Rio, en novembre 2011. En mars 2012, après avoir détecté une autre fuite à 3 km de la première, le groupe a interrompu volontairement ses activités. Alors qu’il s’apprêtait à les reprendre, la justice brésilienne le lui a interdit début août. Chevron a alors fait appel.