Le nouvel appel d’offres lancé par Delphine Batho, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, porte sur la construction et l’exploitation de deux parcs éoliens de production d’électricité implantés en mer. La capacité totale à installer s’élève à 1 000 MW. Les deux zones retenues sont situées au large de la commune du Tréport et entre les îles d’Yeu et de Noirmoutier. Ces deux espaces ont déjà fait l’objet d’une concertation approfondie entre 2009 et 2011 au niveau local, rappelle le communiqué de presse du ministère. La zone du Tréport a même fait partie du premier appel d’offres lancé en juillet 2011, mais le prix proposé dans la seule offre déposée a été jugée trop élevée par le précédent gouvernement. Le nouvel appel d’offres reprend en grande partie les éléments du premier, déjà établi en concertation avec les principaux acteurs de la filière. Les principales modifications portent sur la notation du critère prix, les augmentations du délai d’instruction et du délai de fourniture des contrats industriels, l’adaptation du calendrier après désignation des lauréats afin de tenir compte du temps lié aux travaux de raccordement, l’explicitation du contenu des accords demandés entre les candidats et leurs fournisseurs.
Consolider l’industrie et ses emplois
Pour le ministère, le nouvel appel d’offres doit conduire à la consolidation d’une filière industrielle dans le domaine de l’éolien en mer. Aussi les dossiers seront-ils sélectionnés selon trois critères: qualité du projet industriel et social, prix d’achat de l’électricité proposé, respect de la mer et de ses usages. Sur ce dernier point, le candidat devra préciser « les mesures qu’il prévoit de mettre en œuvre afin de maîtriser les impacts éventuels de son projet sur la surveillance du territoire, la navigation, la circulation aérienne, etc. ». Le gouvernement estime que les investissements créés par cet appel d’offres devraient s’élever à environ 3,5 Md€ et devraient permettre de sécuriser 10 000 emplois industriels directs attendus grâce au développement de cette filière d’avenir. Le coût annuel pour la collectivité est estimé à environ 500 M€. En termes de calendrier, la constitution des offres par les candidats est prévue entre mars et septembre 2013. Les dossiers seront analysés par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) entre septembre et décembre 2013 pour une désignation des lauréats en janvier 2014. La construction et la mise en service des champs d’éoliennes au large du Tréport et entre les îles d’Yeu et de Noirmoutier sont programmées entre 2021 et 2023. Le lancement de ce nouvel appel d’offres s’inscrit également dans le grand chantier de la transition énergétique lancé par le gouvernement dont l’ambition est de définir un cadre prévisible, stable et durable pour le développement des énergies renouvelables à l’horizon 2025.
La BEI finance un projet d’énergie éolienne en mer Baltique
Le 10 janvier, la Banque européenne d’investissement (BEI) a confirmé un prêt de 500 M€ à EnBW Baltic 2, « le plus grand parc éolien marin jamais construit dans les eaux territoriales allemandes de la Baltique ». EnBW Baltic 2, projet mis en œuvre par EnBW Erneuerbare Energien GmbH, concerne la construction de 80 éoliennes sur une superficie de 27 km2, à 32 km au nord de l’île de Rügen. Dans cette zone de la Baltique, la mer atteint une profondeur de 44 m, ce qui va supposer des fondations particulières pour l’implantation des éoliennes. D’une puissance de 288 MW, EnBW Baltic 2 devrait produire 1,2 Md kWh chaque année. Les turbines devraient entrer en exploitation en 2014. Ce projet allemand, comme l’appel d’offres français, doit « concourir à la mise en œuvre d’un tournant énergétique ».