Énergies marines renouvelables (EMR): quels impacts pour le maritime?

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Selon une étude (non diffusée) réalisée à la demande du Gican, les énergies maritimes renouvelables (à savoir principalement l’éolien posé ou flottant, l’hydrolien utilisant les courants de marée, l’houlomoteur flottant ou immergé, et l’énergie thermique de la mer) doivent créer des activités « transverses » accessibles aux industriels du « maritime ». Ces activités sont la construction (ou l’assemblage) et la mise en place des générateurs d’énergie (électrique ou mécanique); les navires ou les plates-formes de pose, de soutien et/ou d’entretien. Sans oublier les bases portuaires nécessaires dans un premier temps à l’assemblage.

Environ 400 entreprises de toutes tailles sont actives ou envisagent de l’être sur les EMR, quel que soit le stade de l’intervention. 70 % viennent de secteurs « liés à la mer » sans autre précision. Le solde a pour origine les entreprises présentes dans les énergies renouvelables terrestres.

Parmi les maritimistes pris au sens large, figurent les industriels du naval de défense (30 % du total), ceux du transport et des services maritimes (19 %), offshore pétrolier et gazier (13 %), et les spécialistes des EMR.

Toutes les façades maritimes françaises sont susceptibles d’être concernées.

L’éolien posé est la solution la plus immédiatement applicable à proximité des côtes. L’hydrolien devrait suivre d’ici à cinq ans. L’éolien flottant pourrait prendre son essor vers 2020. Les autres techniques sont encore à un stade expérimental trop peu avancé pour risquer un pronostic.

Un objectif atteint de 6 GW d’EMR installés en 2020 serait à l’origine de 35 000 emplois dont 10 000 directs en France.

En bref, grand groupe ou PME, chacun essaie de participer à la structuration de la filière en espérant que l’État tiendra ses engagements en matière de calendriers et de montants d’investissements, le loupé de l’éolien posé laissé aux constructeurs allemands et aux britanniques ayant servi, espère-t-on, de leçon.

Pour autant, à ce jour, à aucun moment n’est évoquée l’ombre de la possibilité d’une coopération européenne.

DCNS achète un savoir-faire en hydrolienne

Patrick Boissier, p.d-g de DCNS, a annoncé le 17 puis le 22 janvier la décision de ses actionnaires de devenir largement majoritaire dans le capital de la société irlandaise OpenHydro, start-up créée en 2005, leader mondial des hydroliennes à centre ouvert. Avec ses 90 salariés, cette société réalise des tests grandeur nature en Europe et en Amérique du Nord. DCNS a déjà pris 11 % du capital. Elle vient de décider de monter à 59,7 %. Ce qui représente un montant de 130 M€. La prise de contrôle effective doit avoir lieu avant l’été. DCNS doit assurer l’industrialisation au meilleur coût des hydroliennes irlandaises.

Pour motiver les bonnes volontés politiques à tous niveaux, Patrick Boissier insiste sur la création d’emplois (pas nécessairement DCNS) sur les bases portuaires à créer pour l’assemblage de la turbine sur son support. C’est le poids de ce dernier (1 000 t) et de la turbine qui justifie la création de sites portuaires au plus proche des zones d’immersion. Dans un premier temps, peut-être. Mais à moyen terme, le doute est permis. En effet, un colis de 1 500 t pour 20 m de haut pour 25 m à 30 m de large est assez facilement transportable par navire porte-colis lourd, si l’on en juge par le transport tout monté des portiques portuaires arrivant de Chine. L’Extrême-Orient construit depuis longtemps les plus grandes plates-formes pétrolières offshore. Combien de temps faudra-t-il pour que l’ensemble arrive d’Asie? Un certain temps, répond Frédéric Le Lidec, directeur de DCNS EMR, car selon l’étude de faisabilité, il n’est économiquement pas rentable de faire construire en Extrême-Orient de simples tripodes à faible valeur ajoutée. Dans l’état actuel, STX France s’intéresse aux « assemblages » des technologies et non au cœur de métier des EMR, a expliqué Laurent Castaing, d.g. Ce sont les plates-formes posées qui intéressent le chantier (voir JMM du 11 janvier p. 27). 50 jackets à construire représentent la capacité « coque » annuelle du chantier, souligne le d.g. de STX.

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