Dans le dossier contrasté des poids mal déclarés des conteneurs qui occupe depuis quelques mois les esprits à l’OMI, le Conseil européen des chargeurs (ESC) propose une autre voie pour échapper à la possible obligation d’avoir à peser les boîtes. Le 20 décembre, il a ainsi proposé que soit rendue obligatoire une limite de temps pour communiquer les toutes dernières instructions pour le chargement. « C’est l’absence d’une limite claire et précise pour faire parvenir les instructions aux transporteurs qui conduit à des laissés-à-quai et à des prises en compte de poids inexacts. Cela entraîne des difficultés pour déterminer si les limites de sécurité du navire sont atteintes ou dépassées », explicite le communiqué.
Pour faire cesser ces pratiques, l’ESC demande donc que soit établie, avec les transporteurs et toutes les parties concernées, une définition claire de la limite de transmission des données pour le transport permettant aux uns et aux autres de travailler dans de bonnes conditions.
Cette surprenante proposition s’inscrit dans le cadre du groupe de travail par correspondance dont la constitution a été décidée en septembre 2012, lors du 17e sous-comité de l’OMI concernant les marchandises dangereuses, les cargaisons solides et les conteneurs. Les chargeurs veulent y faire entendre leur voix.
Fidèle à quelques points de fixation, Philippe Bonnevie, délégué général de l’AUTF, souligne que dans certains ports français, il est même impossible aux chargeurs de communiquer rapidement avec les compagnies maritimes, car l’informatique de la place portuaire est « fermée aux étrangers. » L’AUTF serait en train de faire de nouveau le tour des ministères pour dénoncer ces pratiques malthusiennes.
