Les ports reefers jouent la guerre entre conteneur et conventionnel

Article réservé aux abonnés

En novembre, le consultant néerlandais Dynamar a publié son dernier rapport sur les trafics des produits sous température dirigée. Il y analyse les flux et les principaux ports. En 2011, les flux de marchandises de produits reefers ont totalisé 90,9 Mt dans le monde, soit une hausse de 5,5 %. Un courant de trafic en constante progression depuis 2000, à l’exception de 2009 qui a subi les effets de la crise économique. Au cours de la dernière décennie, le trafic de produits sous température dirigée a augmenté de 45 %, soit en moyenne 3,4 % par an.

L’Amérique du Sud, leader du trafic reefer

Le courant est largement dominé par les pays d’Amérique du Sud, de la frontière avec les États-Unis jusqu’à la Patagonie en passant par les Caraïbes. L’ensemble de ces pays a traité un trafic de 24 Mt en 2011, soit 26 % du trafic mondial. Deux pays dominent largement le marché du transport des produits sous température dirigée. L’Équateur, avec un trafic de 6,4 Mt et le Brésil avec 5,8 Mt. Ils représentent respectivement 7 % et 6,4 % du trafic total mondial. L’Équateur exporte une grande quantité de ses bananes vers les différents marchés mondiaux. Sa production annuelle avoisine les 6 Mt. Quant au Brésil, il a bâti son trafic de produits sous température dirigée avec les viande, ovines, bovine et de volaille.

Selon les dernières statistiques disponibles, le trafic reefer par voie maritime est dominé par les produits carnés, indique le rapport de Dynamar. Avec 21,4 Mt transportés par an en 2010, ces produits ont enregistré une croissance de 5,8 %. Le détail des trafics pour 2011 n’est pas encore disponible, mais il devrait confirmer le classement. Viennent ensuite les produits dits “autres”. Ils regroupent généralement des produits non alimentaires comme les médicaments, les légumes ou les produits chimiques dont le transport doit se faire dans des conditions spécifiques. Ils entrent pour 16,8 Mt et ont baissé de 0,6 % en 2010. Les produits de la mer quant à eux représentent 15,3 Mt et les bananes 14,1 Mt.

Conventionnel versus conteneur

Pour les ports, traiter ce trafic implique d’avoir des équipements particuliers. Le transport se fait soit par des navires conventionnels sur lesquels on charge des palettes, soit grâce à des lignes régulières conteneurisées. La guerre des armateurs entre le conteneurisé et le conventionnel n’est pas finie, même si le premier semble gagner des parts de marché au fil des ans. Le choix se fait surtout en fonction des capacités du port à traiter tel ou tel type de navire.

En Amérique du Sud, les exportations de ces produits sont souvent concentrées dans certains ports. En Équateur, pour le conventionnel, le trafic se fait surtout au départ du port d’Esmeralda quand celui des conteneurs emprunte les terminaux de Guayaquil, sur la côte Pacifique.

Les deux armements Maersk et MSC tentent de s’imposer localement pour emporter les plus grosses parts de marché sur ces produits. Au Chili, les exportations de produits sous température dirigée se font surtout par conteneurs, depuis les ports de la rangée entre Coronel et Coquimbo. Les ports de Caldera et Quellón traitent plutôt les trafics en conventionnel. Au Pérou, Callao emporte la plus grande part des exportations quand Païta, le second port du pays, garde quelques miettes.

Sur la côte atlantique de l’Amérique du Sud, l’Argentine et ses exportations bovines se font depuis le port de Buenos Aires et depuis le nord. Le port de la capitale souffre d’un tirant d’eau trop faible pour absorber tout le trafic. Tout comme au Brésil, les ports argentins traitent les produits reefers par voie de conteneurs. L’Uruguay a longtemps privilégié son grand port de Montevideo pour les exportations de reefers. Le gouvernement a décidé de créer un nouveau terminal dans le port de La Rocha pour y développer ces flux. Sur la côte ferme de l’Amérique du Sud, les trafics de produits frais se font à part égale entre les navires conteneurs et les navires conventionnels. Ce sont principalement des bananes. L’Amérique centrale exporte une grande partie de ses fruits et produits frais par les ports de la côte atlantique. Avec Santo Tomás de Castilla, Puerto Barrios (Guatemala) et Port Moin (Costa Rica), ce versant de l’Amérique centrale rassemble les principaux centres d’exportation.

Petit tour du monde du reefer

Dans l’Afrique subsaharienne, les ports traitent principalement les fruits et les produits de la mer. L’Afrique du Sud, le Mozambique et la Namibie emportent la plus large part de trafic, grâce notamment à leurs connexions avec les pays enclavés. Dans ces différents territoires, le conventionnel tend à perdre du terrain au profit du conteneur. Quant à l’Afrique de l’ouest, le conventionnel est toujours largement utilisé dans les différents ports. Le rapport de Dynamar note que, les ports de la région souffrant d’infrastructures parfois congestionnées, les opérateurs préfèrent souvent les navires conventionnels.

En Méditerranée, deux pays émergent pour le transport de produits sous température dirigée: la Turquie et l’Égypte. La première bénéficie d’une porte de sortie très appréciée avec le port de Mersin, à la frontière avec la Syrie. L’Égypte concentre son trafic sur les produits de la mer. Si le conventionnel garde une place dans les exportations égyptiennes, les opérateurs font de plus en plus le choix d’utiliser les ports conteneurisés du delta du Nil. Dans cette région de la côte orientale de la Méditerranée, Israël, le Liban et la Syrie jouent un rôle important. Ces pays utilisent principalement les ports dotés de terminaux conteneurisés. Le conventionnel est devenu l’exception.

En Océanie, l’Australie a définitivement mis un terme à son trafic conventionnel pour les exportations de ces produits. Tout est traité par conteneurs. Chez son voisin la Nouvelle-Zélande, si la conteneurisation prend des parts de marché, le conventionnel conserve un intérêt dans des ports comme Auckland, Tauranga et Wellington.

Enfin, les petites îles du Pacifique disposent parfois de moyens de transbordement propre. Cela leur permet d’exporter une partie de leur production, notamment des produits de la mer. Cependant, le faible tirant d’eau de leurs ports les empêche de traiter de grands volumes.

Politique & réglementation

Règlementation

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15