Si tout se passe comme espéré, un comité interministériel de la mer devrait être organisé durant le 1er semestre, placé sous l’autorité du Premier ministre. Phillippe-Louis Dreyfus a confirmé son alliance déjà ancienne avec le groupe Roullier pour la commande, en avril 2011, de quatre vraquiers de 40 000 tpl. Spécialisé dans les engrais, le groupe familial Roullier a eu envie d’apprendre le métier d’armateur et même pas pour compte propre. En effet, le premier navire de la société LDR Marine (50/50 LDA/Roullier) est affrété long terme par SLN-Eramet pour transporter du charbon vers la Nouvelle-Calédonie. Les vraquiers sont attendus entre fin 2013 et début 2014. Ils seront gérés par Cétragpa.
Les plates-formes de forage sont facilement finançables par les banques, même aujourd’hui, car elles offrent une bonne visibilité en termes de rentabilité, a souligné Christelle Gautier, responsable des financements maritimes à la BNP Paribas. Elles sont affrétées à moyen et long terme. L’analyse des risques leur est favorable. Ce n’est plus le cas des navires. D’ailleurs BNP-Paribas a réduit de moitié ses financements depuis le commencement de la crise à l’automne 2008, tout en restant parmi les premières banques mondiales dans ce segment.
Le président de Fincantieri ne dément pas être en négociation avec STX pour lui racheter la moitié de ses chantiers scandinaves. Les commandes de navires de charge s’étant effondrées dans le monde, celle des paquebots ayant été réduite de moitié, les États n’ayant plus les moyens de s’offrir des navires de guerre, le seul segment porteur est celui des plates-formes offshore sur lequel Fincantieri entend bien se placer face aux chantiers d’Extrême-Orient. Corrado Antonini a souligné l’excellent bilan de son groupe dont l’État italien est le seul actionnaire. Compte tenu de la situation actuelle, il est impossible de vendre un navire sans un crédit export « important » a-t-il précisé. En d’autres termes, l’État du chantier finance la vente pour éviter d’avoir à financer les pertes d’emploi. Tout devient possible. Même la construction pour compte propre. Le paquebot J31, plus connu sous le nom de Mistral, a laissé des souvenirs.
Le président est très favorable au « verdissement » des navires car cela entraîne mécaniquement des dépenses de mise à niveau.
« Nous avons besoin d’être autorisés à embarquer des gardes armés maintenant et non pas dans un an », a rappelé Raymond Vidil, président d’Armateurs de France, faisant référence au fait que cet aspect de la réalité des compagnies au long cours doit être traité dans le nouveau livre blanc sur la Défense nationale, qui est en chantier.
Michel Aymeric, secrétaire général de la mer, a rappelé que sur les 11 Mkm2 que forment les ZEE françaises, 63 % sont dans le Pacifique. La ZEE autour de la Nouvelle-Calédonie et de Walis et Futuna représentent 1,75 Mkm2. La souveraineté de la 2e puissance maritime mondiale, fascination de Frédéric Cuvillier, est assurée par deux patrouilleurs 400. Le dernier de la série a été mis en service en 1988. Longueur 54,80 m pour 8 m de large. 480 t de déplacement. Il y aurait comme une inadéquation entre les moyens réels et les ambitions affichées depuis longtemps.