Nécessaire concurrence dans les services portuaires européens

Article réservé aux abonnés

Le vice-président a remercié les 500 parties prenantes qui ont répondu à la consultation sur ce que devrait être une politique portuaire européenne, capable de répondre aux enjeux économiques des quinze ou vingt prochaines années. « Les ports doivent faire face à d’importants défis en termes de productivité, d’investissements, de durabilité, de ressources humaines et d’intégration dans les villes et les régions. Nous avons pu constater dans vos réponses que personne ne sait vraiment si les ports sont prêts à relever ces défis. Les ports, et en particulier les plus importants qui font partie du réseau transeuropéen de transports, ne sont pas d’intérêt régional. Leur hinterland concerne souvent les États voisins. Cependant, la grande dispersion des efficiences opérationnelles des ports crée une véritable facture européenne dans la qualité et la performance des services. Aujourd’hui, trop de goulets d’étranglement sont souvent dus à une faible efficience et, parfois, à des pratiques restrictives dans le travail ou les services portuaires. Il est vital que du nord au sud de l’Europe, les ports puissent être en concurrence les uns avec les autres. Cela signifie une amélioration de leur accès aux réseaux ferré, autoroutier et fluvial, pour ne citer que quelques exemples.

Revoir tous les aspects de l’organisation

« Mais construire des infrastructures ne suffit pas, doivent également être examinés l’organisation des autorités portuaires, les régimes du travail, les procédures d’autorisation d’y exercer une activité, les régimes des concessions ou les relations entre les autorités portuaires et les fournisseurs de services. Il existe beaucoup de modèles différents d’exploitation portuaire et il manque des règles communautaires claires. Cela empêche dans certains cas la mise en œuvre d’un environnement concurrentiel équilibré. Je crois qu’il est temps de définir une politique portuaire européenne plus cohérente et finalement, une véritable vision stratégique des ports européens. Il est également temps de donner quelques sécurités juridiques aux fournisseurs de services portuaires, ne serait-ce que pour les inciter à investir à long terme.

Notre objectif n’est pas d’interférer dans la gestion à l’échelon microéconomique ou de perturber des modèles qui fonctionnement bien depuis des années. Il n’est pas non plus question de créer un seul modèle d’organisation qui vaudrait pour tous. Il est question de créer les conditions pour que tous les ports puissent se battre à armes égales. Je le répète, nous attendons encore toutes les idées et suggestions. »

Les services portuaires ciblés

« Notre principale préoccupation concerne la fourniture de services portuaires qui est souvent inefficace en termes de coût, de qualité et de fiabilité. Alors que beaucoup de places portuaires se battent réellement dans un environnement concurrentiel, la manutention et les services technico-nautiques sont souvent réduits à un ou à une petite poignée d’opérateurs historiques. Ce qui fait que l’activité portuaire en Europe est l’un des rares secteurs économiques où existent encore des monopoles et des droits exclusifs. […] Nous devons revoir les restrictions existant dans les services portuaires, en particulier dans les cas où les États privilégient les intérêts nationaux ou européens.

[…] Les concessions portuaires doivent être accordées à la suite de procédures transparentes, objectives et équitables.

Idem pour la tarification des prestations portuaires.

L’absence de comptabilité analytique dans certains ports rend difficile le suivi d’éventuelles aides financières qui pourraient être accordées en contradiction avec les règles européennes.

[…] Le principe de « closed shop » que l’on rencontre dans l’organisation du travail dans certains ports, empêche les opérateurs de choisir leur personnel. Ces pratiques restrictives conduisent à des monopoles et des prix élevés. Mais pour éviter le dumping social, les ports ne devraient employer que du personnel bien formé, en particulier lorsque la prestation est très spécialisée.

Nous ne sommes pas là pour expliquer comment les ports doivent fonctionner ou être organisés. Nous sommes là pour accroître la transparence et réduire les restrictions à l’arrivée de nouveaux opérateurs qui souhaitent soumissionner de façon équitable et ouverte. »

L’année prochaine, Siim Kallas devrait présenter son nouveau plan d’action en faveur de la transparence et la libéralisation portuaire. Les pilotes et les dockers, voire certains manutentionnaires, s’y préparent déjà comme en 2003 et 2006.

Politique & réglementation

Règlementation

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15