À peine 10 % des routes brésiliennes sont pavées, les 30 000 km de chemin de fer sont sous-utilisés, les ports représentent des goulets d’étranglement et les aéroports, qui ont enregistré un trafic en hausse de 25 % l’année dernière, sont au bord de la surcapacité. Sans perspective de réduction du taux de change, la seule façon de diminuer le coût des 500 Mt de produits exportés chaque année est de faire baisser les frais de transport.
Alors que les deux plus grands événements sportifs de la planète approchent à grands pas (la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux Olympiques en 2016), la sixième économie du monde cherche donc à moderniser ses infrastructures vétustes et insuffisantes. Une façon de relancer l’économie qui patine en raison de la crise internationale (cette année, la croissance brésilienne devrait se limiter à 2 %). Le gouvernement brésilien a annoncé ce mois-ci l’octroi de concessions, en grande partie au secteur privé, pour encourager des investissements évalués à 52 Md€ dans la modernisation ou construction de routes et voies ferrées au cours des 25 prochaines années. Au programme: des concessions supplémentaires devraient être accordées à des entreprises privées pour 2 300 km de routes et autoroutes à construire ou à moderniser, et 10 000 nouveaux kilomètres de rails devraient s’ajouter aux quelque 30 000 actuels, a expliqué le ministre des Transports, Paulo Sergio Passos. « Nous entamons aujourd’hui une nouvelle étape de notre modèle de développement », a déclaré la présidente Dilma Rousseff. « Mon gouvernement reconnaît les partenariats avec le secteur privé comme essentiels pour la croissance […] Nous ne défaisons pas le patrimoine public, nous nouons des partenariats pour augmenter les infrastructures du pays […] pour rattraper des décennies de retard », a-t-elle assuré, avant de préciser que des concessions seraient annoncées d’ici un mois pour les ports et les aéroports. À travers cette annonce, l’État brésilien reconnaît son incapacité à assurer seul les investissements d’infrastructures qui sont pourtant au cœur du Programme d’accélération de croissance (PAC), initié par Lula en 2007. Entre janvier et mai 2012, seuls 15 % des 13 Md€ alloués au programme ont en effet été déboursés.