La sous-commission chargée de la sécurité de l’Organisation maritime internationale (OMI) réunie du 3 au 6 juillet dernier à Londres ne s’est finalement pas prononcée sur la mise en place d’une voie de navigation pour les navires qui traversent le canal du Mozambique. La décision a été repoussée à l’an prochain.
Risques de collisions
La décision devrait en partie donner satisfaction à l’International Chamber of Shipping. En amont de la réunion, l’organisation qui représente les armateurs du monde entier avait fait savoir qu’elle s’opposait à la délimitation d’un canal de navigation entre le Mozambique et Madagascar. « Tous les navires emprunteraient le même chemin, avait fait remarquer John Murray, l’un des directeurs de l’ICS. Le risque est d’accroître le nombre de collisions pour les centaines de navires susceptibles d’emprunter le canal au même moment. » L’ICS avait également insisté sur le fait que la nécessité de mettre en place un tel projet n’avait pas été démontrée et que, s’il s’agissait de protéger les navires des risques de piraterie, la mesure pourrait se révéler contre-productive: « La piraterie est évidemment un problème majeur dans cette région et, en introduisant un canal de navigation, les pays à l’initiative de cette proposition n’ont pas pris en compte les risques en matière de sûreté et de sécurité », avait ajouté John Murray dans un communiqué publié le 26 juin dernier par l’International Chamber of Shipping. Le projet de canal a tout de même été examiné par la sous-commission de l’Organisation maritime internationale chargée de la sécurité, à la demande de la France, du Mozambique et de cinq autres pays (Madagascar, l’île Maurice, les Seychelles, l’Afrique du Sud et la Tanzanie). La sous-commission a toutefois jugé qu’il manquait des éléments au tableau pour que la décision puisse être tranchée dans l’immédiat. Elle a demandé à l’Afrique du Sud et aux autres pays qui soutiennent cette proposition de la soumettre de nouveau à l’OMI en 2013.
Cette réunion a tout de même été marquée par une avancée: le Mozambique est devenu le vingtième pays signataire du code de conduite de Djibouti. Celui-ci, instauré par l’organisation de l’ONU en janvier 2009, établit un cadre de coopération en matière de lutte contre la piraterie (enquête, arraisonnement et sauvetage de navires et partage d’informations).