Soixante-cinq pour cent: c’est le quota que le géant pétrolier Petrobras doit atteindre en moyenne pour la production locale de ses plates-formes et sondes. Insuffisant, clame l’industrie navale. Pour cette dernière, les quotas devraient être plus élevés, et surtout englober les constructions de pétroliers et de navires de ravitaillement, ce qui favoriserait la chaîne des fabricants locaux et attirerait de nouveaux acteurs au Brésil sur ce marché. « Nous avons déjà plus de vingt entreprises étrangères intéressées pour venir produire ici des équipements pour les chantiers et les armateurs », déclare le vice-président du Syndicat national de l’industrie de construction et de réparation navale (Sinaval), Franco Papini. ABB, Rolls Royce, Dahiatsu, Wartsila et Raytheon, entre autres, semblent figurer sur les rangs. « Certains éléments, comme les moteurs pour la production d’électricité, sont aujourd’hui 100 % importés. Or, ils pourraient être produits par l’industrie nationale », déplore le vice-président.
À l’issue d’une récente entrevue entre Franco Papini et Maria das Graças Foster, la présidente de Petrobras, la balance semble pencher en faveur du syndicat. La dirigeante a fait part de sa volonté de donner la priorité aux fournisseurs locaux au détriment des fabricants étrangers, même si ces derniers offrent un meilleur rapport qualité/prix. Elle a expliqué que cette politique de contenu local « n’est pas nationaliste » et que son groupe finirait par appliquer des quotas sur toutes ses constructions navales. Une annonce qui fait tiquer les spécialistes du secteur pétrolier. D’après les experts, ce programme de contenu local représenterait une des principales entraves au développement de la production pétrolière de Petrobras.