Pour mener à bien cette réorientation, trois axes principaux ont été définis. D’une part, la privatisation des ports, qui conduira à des concessions renouvelables pour 25 ans. Quatre ports sont évoqués pour l’instant. Le second port de Manaus (État de l’Amazonas), qui sera dédié aux conteneurs, est le premier sur la liste, suivi a priori par un port en eaux profondes dans l’État de l’Espírito Santo, Porto Sul dans la région d’Ilhéus (Bahia) et Imbituba (État de Santa Catarina). Le modèle de concession n’est pas encore finalisé. Chaque appel d’offres pourrait d’ailleurs répondre à des critères différents.
D’autre part, les 98 terminaux dont la concession est antérieure à la loi des Ports de 1993, et dont le contrat est sur le point de s’achever, pourraient connaître le même sort.
La révision des contrats des ports délégués constitue le troisième axe. Seize ports, qui représentent 32 % du trafic de marchandises dans le pays, ont leur administration déléguée à des autorités étatiques ou municipales. Le gouvernement fédéral souhaite transformer ces superintendances administratives en entreprises publiques, plus précisément en sociétés d’économie mixte (sur le modèle des compagnies Docas déjà existantes). Le gouvernement entend nommer des représentants propres au sein de la direction de ces ports et participer plus activement à leur gestion. Les contrats comprendraient des objectifs de développement, absents des documents en vigueur. Selon le gouvernement, certains ports délégués ne prennent pas le risque de réinvestir intégralement les bénéfices. Parfois même, les recettes portuaires rentrent dans les caisses des préfectures ou des États, créant une certaine confusion et limitant les budgets pour la modernisation des terminaux. La modification des contrats des ports de Paranaguá (État du Paraná), Itaqui (Maranhão) et Rio Grande (Rio Grande do Sul) constitue la priorité sur ce chapitre.
Avec ces différentes mesures, le Brésil espère donner un nouveau visage au secteur. « Jusqu’à présent, ce que nous avons fait de manière approfondie, ce sont les dragages. Mais les problèmes ont persisté. Nous avons besoin d’investissements », résume le porte-parole du gouvernement.
Nombreux projets en perspective
Selon Tiago Lima, directeur général de l’Antaq (Agence nationale des transports par voie d’eau), de nombreuses entreprises semblent intéressées pour opérer des terminaux portuaires à usage privatif. À l’heure actuelle, l’Agence serait en train d’examiner ces dossiers approuvés par le secrétariat d’État aux ports, qui constituent au total un montant supérieur à 8 Md€ d’investissements.