Avec 102 attaques rapportées sur les trois premiers mois de l’année, le BMI note une baisse du nombre d’actes de piraterie. La présence de forces navales sur zone a permis de réduire le nombre d’attaques réussies au cours des derniers mois, indique le rapport trimestriel du BMI. L’autre élément majeur de cette réduction des attaques réussies dans la région du golfe d’Aden peut être attribué à la présence d’hommes armés à bord des navires (EPE, équipe de protection embarquée). Le rapport fait apparaître un nombre de navires disposant d’hommes armés à bord supérieur à ceux qui en sont dépourvus.
Le tiers de ces attaques concerne toujours la région de la Somalie et du golfe d’Aden, qui cumulent 36 actes répertoriés sur la période. Le nombre d’agressions par mois montre toutefois une baisse sur ce premier trimestre. En effet, en janvier, le BMI a enregistré 41 attaques contre 35 en février et 26 en mars.
Les dommages corporels à l’encontre des équipages restent importants. Deux marins ont été tués au cours de ce premier trimestre en Somalie et on compte 118 prises d’otage. Dans la région, les pirates détiennent encore 15 navires avec 253 membres d’équipage en otage à bord et 49 autres détenus à terre.
Une tendance alarmante au Nigéria
Les tactiques employés par les pirates ont évolué au cours des derniers mois. Les navires détenus sont utilisés pour acheminer les skiffs vers d’autres zones. « Les commandants doivent aussi se méfier d’autres navires marchands qui ralentissent et qui pourraient mettre à la mer des skiffs », informe le BMI dans son rapport.
Si la région de la Somalie voit le nombre des attaques se réduire, le BMI note une croissance alarmante du phénomène au large du Nigéria. « La piraterie au Nigéria enregistre une croissance en nombre et une extension de son champ d’action, a souligné le directeur du centre de piraterie du BMI, le capitaine Pottengal Mukundan. Sur les onze attaques, six ont eu lieu à plus de 70 miles nautiques de la côte, ce qui laisse supposer que des bateaux de pêche sont utilisés comme navire-mère pour mettre à l’eau des embarcations de plus petite taille. »
Avec dix attaques enregistrées en trois mois, soit l’équivalent de toutes les attaques de 2011 dans cette région, la piraterie nigériane prend une nouvelle tournure. Les pirates ont pris le contrôle d’un navire et en ont abordé cinq autres. Ils ont tué deux marins, en ont blessé deux autres et détiennent encore 24 membres d’équipage en otage. Des pirates qui n’hésitent pas à étendre leur champ d’application jusqu’aux eaux béninoises adjacentes. Une tendance qui incite les responsables du BMI à mettre en garde les opérateurs dans la région contre ces attaques « qui sont parfois d’une grande violence », note le rapport trimestriel.